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Environnement

Retraites, énergie, prix de l'alimentation : les grands chantiers 2023 de la FNSEA

Après une année 2022 bouleversée par des événements climatiques extrêmes et la flambée des coûts de production, 2023 devra conjuguer "souveraineté alimentaire et énergétique", a plaidé mercredi Christiane Lambert, la présidente du syndicat agricole majoritaire FNSEA.

Après l'invasion russe de l'Ukraine, le syndicat a contribué à remettre la notion de souveraineté alimentaire sur la table, le conflit perturbant fortement le marché mondial des engrais et des céréales. Il forme, désormais, le voeu de tendre vers la souveraineté énergétique.

L'activité agricole consommant beaucoup d'énergie, pour conserver au frais les fruits et légumes, conditionner le lait ou transformer la betterave, "ces deux sujets sont très liés", a souligné Christiane Lambert, qui achève en mars son second mandat à la tête du puissant syndicat agricole.

Faire face à la crise énergétique

Malgré l'existence d'aides comme l'"amortisseur électricité" ouvert aux entreprises de moins de 250 salariés et moins de 50 millions de chiffre d'affaires, agriculteurs et éleveurs appellent l'État au secours depuis plusieurs mois pour faire face à la hausse des prix du gaz et de l'électricité, alertant sur le risque de faillites.

"Il y a un vrai travail d'explication à faire auprès des agriculteurs, qui sont des TPE (très petites entreprises)" et entrent dans les dispositifs d'aide qu'ils ne connaissent pas toujours" comme le tarif garanti de l'électricité, avec un maximum de 280 euros par mégawattheure d'électricité en moyenne sur l'année, a indiqué la FNSEA.

Concernant le volet énergétique, le syndicat s'est félicité de l'adoption mardi du projet de loi d'accélération des énergies renouvelables, qui va "réguler le développement jusque-là anarchique du photovoltaïque au sol", selon Mme Lambert.

Sa définition a été précisée, et désormais, c'est la "compatibilité entre la production agricole et la production d'énergie qui fait que c'est de l'agrivoltaisme. Sinon, c'est du photovoltaïque au sol, auquel nous sommes opposés", a-t-elle poursuivi.

Revaloriser les retraites

Après un vote à l'unanimité en décembre à l'Assemblée, le Sénat devra se prononcer fin janvier sur le texte qui prévoit d'étendre aux chefs d'exploitations et à leurs conjoints collaborateurs "le calcul de la retraite de base sur les seules vingt-cinq meilleures années", et non plus sur l'ensemble de la carrière.

"Cela représente un gain de 250 à 300 euros par mois" pour les agriculteurs, défend Jérôme Despey, secrétaire général du syndicat, qui se réjouit de cette première étape passée pour "réparer une injustice par rapport à d'autres secteurs". "Je pense notamment aux conjoints collaborateurs, qui ont 741 euros de retraite", a-t-il souligné.

Préserver les acquis d'Égalim

Au grand dam des distributeurs, les députés ont validé mercredi en commission une proposition de loi de la majorité qui veut donner plus de poids aux industriels de l'agroalimentaire lors des négociations avec les supermarchés.

La FNSEA, qui soutient ce texte, veut maintenir l'encadrement des promotions, un dispositif en expérimentation attaqué "par un certain nombre de distributeurs".

Pour Christiane Lambert, "ce serait un très mauvais signal aujourd'hui qu'il y ait un détricotage des dispositifs de la loi alimentation", dite Égalim, censés garantir un meilleur revenu aux agriculteurs.

Préparer l'agriculture de 2040 

Les acteurs du monde agricole participeront tout le premier semestre 2023 à une concertation lancée par le ministère de l'Agriculture et par les régions pour donner naissance à un projet de loi d'orientation agricole.

Son objectif est de répondre au "défi du renouvellement des générations", alors que quelque 100 000 fermes changeront de mains d'ici 2030 du fait des départs en retraite.

"Le visage de l'agriculture dans 20 ans se dessine aujourd'hui", a souligné Christiane Lambert, qui appelle à "lever le frein du foncier agricole" et à accueillir de nouveaux profils.

Les productions "à astreintes" comme l'élevage, qui nécessitent une présence quasi-permanente auprès des animaux, "sont celles qui disparaissent le plus, a-t-elle ajouté, invitant à "penser différemment" l'organisation du travail et des exploitations.

Avec AFP.

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