La rénovation énergétique des logements est cruciale pour atteindre les objectifs climatiques de la France, l'usage des bâtiments représentant près d'un cinquième des émissions de gaz à effet de serre du pays.
Malgré des moyens financiers importants de l'Etat pour soutenir les travaux des ménages modestes, leur coût reste important, selon le Comité stratégique de filière "Industries pour la construction", qui fait partie du Conseil national de l'Industrie.
Il faut "que les rénovations d'ampleur aient un modèle économique qui fonctionne, tant pour l'entreprise qui les fait mais surtout pour le particulier", a expliqué à l'AFP Jonathan Chemouil, un des responsables de la rédaction du livre blanc.
Vers "une garantie de performance" ?
Dans cette optique, le "livre blanc" du comité de filière prône l'émergence de prêts bancaires de longue durée: "il serait nécessaire d'aligner la durée des financements sur le retour sur investissement (de la rénovation) avec des prêts de type immobilier qui auraient une durée de l'ordre de 20 à 25 ans", indique le document.
Il reprend l'idée avancée par un rapport parlementaire de la création d'une "Banque de la Rénovation", laquelle pourrait "intervenir en garantie des financements des banques", permettant "un effet de levier conséquent et une massification des financements".
Le livre blanc préconise également la mise en place d'une "garantie de performance" intrinsèque de la rénovation, qui suppose "la mise en place de méthodes de contrôle en cours de chantier, comme, par exemple, l'usage de photos ou de vidéos lors de la pose".
Pour aller plus loin : "Ecologie : gagner plus, dépenser moins”.
Il prévoit également d'"associer les assureurs de manière à rechercher avec eux les voies et moyens de couvrir la performance" et de permettre ainsi leur intervention si elle n'est pas atteinte.
Le nombre de rénovations énergétiques d'ampleur a augmenté en 2023 de 12,5% à 71.613, selon un bilan de l'Agence nationale de l'Habitat (Anah) publié en début d'année. Mais les auteurs du rapport avancent l'objectif de "rénovation performante" de 500.000 logements par an jusqu'en 2030, puis 900.000 entre 2030 et 2050 pour atteindre la neutralité carbone.
Avec AFP.