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LE BRIEF

Rapport du GIEC, marches pour le climat et pollution plastique, ce qu'il ne fallait pas manquer cette semaine

Au programme de l'actualité durable cette semaine : l'appel du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) à déployer des actions sans précédent pour limiter le réchauffement climatique, des marches pour le climat organisées à travers toute la France le 13 octobre et les champions mondiaux de la pollution plastique. 

Il est encore temps d'agir, mais il va falloir le faire vite et bien. Voilà en substance les conclusions du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui a présenté en début de semaine son rapport tant attendu sur les conséquences d’un réchauffement climatique limité à 1,5 °C (comparé à une hausse globale de la température de 2 °C). Selon les scientifiques, l'objectif de contenir la hausse des températures à +1,5 °C d'ici la fin du siècle, qui permettrait de limiter des changements irréversibles pour les populations et les écosystèmes, est toujours tenable.

À condition seulement d'engager des actions "rapides et de grande envergure dans les domaines de l’aménagement du territoire, de l’énergie, de l’industrie, du bâtiment, du transport et de l’urbanisme", en vue notamment de réduire les émissions mondiales de dioxyde de carbone de d’origine anthropique "d’environ 45 % par rapport aux niveaux de 2010 d’ici à 2030", pour un "bilan nul" des émissions aux alentours de 2050. En attendant, c'est sur une trajectoire à +1,5 °C d'ici 2030-2052 et à +3 °C à l'horizon 2100 que nous nous trouvons, synonyme d'une multiplication des événements climatiques extrêmes dans les années à venir. 

Marches pour le climat 

Les experts du GIEC ne sont pas les seuls à appeler de tous leurs vœux les décideurs à passer à l'action. Samedi 13 octobre, des milliers de Français descendront de nouveau dans les rues dans le cadre de marches pour le climat organisées dans la continuité de l'événement du 8 septembre. En tout, plus d'une soixantaine de marches et rassemblements auront lieu partout dans l'Hexagone - Paris, Lyon, Lille, Marseille, Nantes, Rennes, Dijon, Le Havre, Montpellier...- répertoriés sur la carte ci-dessous. Pour l'heure, la page Facebook de l'événement parisien, qui consistera en une marche de la Place de l'Opéra jusqu'à la Place de la République de 14h à 16h, rassemble près de 61 000 personnes intéressées.  

Hasard du calendrier, la Conseil des ministres européens s'est de son côté prononcé le 9 octobre 2018 en faveur d'une baisse des émissions de CO2 à hauteur de 35 % pour les véhicules neufs en 2030, soit 5 % de moins que que ce qu'avait proposé le Parlement une semaine plutôt. Trop peu, regrettent certaines associations selon lesquelles "un respect strict de l’accord de Paris et de l’objectif 1,5 °C exigerait une réduction des émissions de CO2 d’au moins 70 % pour les voitures et de 50 % pour les poids lourds à l’horizon 2030."

Les géants de l'agroalimentaire champions de la pollution plastique

Coca-Cola, PepsiCo et Nestlé se sont vu décerner mardi 9 octobre le titre peu enviable de plus gros producteurs de déchets plastiques au monde. Les trois compagnies, présentes notamment sur le secteur de la boisson non alcoolisée, sont les marques dont les emballages plastiques ont été les plus retrouvés au cours d'une grande campagne organisée par le mouvement Break Free From Plastic qui a mené, pendant deux ans, 239 opérations de nettoyage de plastique dans 42 pays à travers le monde, récoltant au passage plus de 187 000 déchets plastiques. D'autres multinationales spécialisées dans le biens de consommation courante telles que Danone, Mondelez International, Procter & Gamble, Unilever, Perfetti van Melle, Mars, et Colgate-Palmolive complètent ce classement. 

Les prochains mois marqueront-ils un tournant au niveau des habitudes de consommation ? En tout cas, pour l'instant, le secteur français de l'emballage plastique et souple semble encore avoir de beaux jours devant lui. Selon le fédération professionnelle Elipso, le volume de production s'est accru de 5 % en 2017, malgré un "ralentissement" avec une croissance en volume de seulement 1,4% au premier semestre (et de 1,3% en valeur). L'industrie s'inquiète notamment de l'interdiction, dès 2020, de certains produits en plastique (couverts, plateaux repas, pots à glace, saladiers, boîtes notamment) prévue par la loi agriculture et alimentation.