Un grand musée français émet, en moyenne, environ 9.000 tonnes de CO2 par an, selon le collectif Les Augures.
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Environnement

Quels musées engagés pour l’environnement peut-on visiter en France ?

Mise en avant d’artistes engagés, scénographies recyclées, sensibilisation… Diverses actions en faveur de l’environnement peuvent être mises en place par les musées pour s'inscrire dans la transition écologique.   

Un grand musée français émet, en moyenne, environ 9.000 tonnes de CO2 par an, selon le collectif Les Augures. Mais la transition écologique ne s’arrête pas aux portes de ces lieux culturels et ils sont de plus en plus nombreux à s’engager pour l’environnement

Le musée du quai Branly - Jacques Chirac, Paris

Ce premier musée porte sur les Arts et Civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques et s'engage notamment dans la préservation de la biodiversité. Sur plus de 17 000 m2, 150 espèces végétales sont abritées et gérées de manière agro-écologique. Le musée quai Branly - Jacques Chirac réalise aussi un travail de sensibilisation auprès de ses visiteurs, grâce à des ateliers spécialisés et des expositions éco-conçues.

Le quai Branly - Jacques Chirac veille aussi à ne pas utiliser ses éléments de scénographies qu’une seule fois. Depuis 2014, le musée travaille sur la réduction de son empreinte environnementale liée à ses expositions. Cette mesure s’illustre dans la conception presque systématique de deux expositions consécutives, par une seule équipe scénographique, permettant la réutilisation des mobiliers d’une exposition à l’autre.  

Le musée Gassandini, Digne-les-Bains

Ce musée, situé dans les montagnes, expose ses collections d’art contemporain, dans et hors de ses murs : c'est-à-dire en intérieur comme en extérieur. Les œuvres de cet écomusée sont installées directement sur le Géoparc de Haute-Provence et les visiteurs peuvent les admirer au cours de leurs randonnées.

"La situation géographique de Digne [...] et la grande sensibilité de la population locale aux questions environnementales m’ont conduite à m’intéresser au Land Art européen et à considérer que cette forme artistique pouvait trouver sa place à Digne", explique Nadine Gomez-Passamar, conservatrice du musée. La Gassandini met aussi en avant des artistes sensibles à la cause environnementale, tels qu’Andy Goldsworthy, Herman de Vries, Joan Fontcuberta, Paul-Armand Gette ou encore Richard Nonas.

Les musées de Reims

La ville de Reims travaille sur un plan de transition écologique dans la totalité de ses musées. Plusieurs mesures écoresponsables ont donc été mises en place dans les six sites de la ville. Ces derniers utilisent des cimaises, c'est-à-dire des murs d'affichage, réutilisables afin de limiter l’utilisation de matériaux de scénographie. Les musées rémois privilégient aussi l'utilisation de matériaux recyclables et naturels pour leurs expositions.

Dans la mesure du possible, ces dernières sont aussi prolongées, pour limiter leur impact environnemental. Les musées de Reims ont également réduit leur communication au support papier et travaillent sur un plan de transition écologique pour les prochaines années. Leur objectif : réduire l’impact environnemental de chacune de leurs activités (communication et numérique, expositions temporaires, gestion des collections, actions culturelles).

Le Mucem, Marseille

Créé il y a 10 ans, le Mucem de Marseille a pu se construire en prenant en compte son impact environnemental. La bonne isolation de son bâtiment J4, situé au bord de la mer, bénéficie de 15 000 m2 de surface d’énergies propres. Au deuxième sous-sol de ce bâtiment, se trouve une centrale de production thermo-frigorifique, qui permet au musée d’utiliser l’eau de la mer pour alimenter son musée en énergie.

L’écoconception a aussi une place importante au Mucem. Dans le montage de ses expositions, le recyclage ou le réemploi des matériaux est privilégié. Aucun de leurs matériaux ne sont jetés. Tous sont réutilisés ou bien donnés à des structures spécialisées dans le réemploi pour favoriser l’économie circulaire. La durée des expositions a aussi été rallongée, pour éviter de faire venir de nouvelles œuvres trop fréquemment et donc limiter l'impact environnemental lié à leur transport. 

Le musée du Vivant, Paris

L’engagement environnemental du Musée du Vivant s’illustre principalement par le travail de sensibilisation qu’il réalise auprès du grand public. Cet établissement s'inscrit dans l'école d'ingénieurs AgroParisTech, qui travaille sur les Sciences du vivant dans le monde et forme des professionnels spécialisés dans le domaine du vivant et de l’environnement. Ce lien entre humain et environnement s’inscrit donc, aussi, dans le musée de cette école. L'objectif de ce dernier est de "rappeler l'histoire des rapports des humains avec leur environnement, depuis la Préhistoire", explique le site Internet du musée. 

Un Réseau patrimoine du vivant a aussi été créé, en 2005, pour rassembler autour du musée toutes les institutions et réseaux qui ont des collections concernant l’écologie. Cet outil permet de valoriser des collections de végétaux, jardins, œuvres d’art, mais aussi des bibliothèques, des aspects immatériels et des films.