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Dans Dark Water sorti en 2019, l’avocat? joué par Mark Ruffalo? dénonce la pollution chimique de la campagne américaine par les poêles Teflon. Adapté d’une d’une histoire vraie, le film sensibilise le grand public aux polluants éternels, présents dans de nombreux produits de la vie quotidienne.
Créées dans les années 1940, les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS) sont extrêmement persistantes, du fait de leur composition chimique. Cela leur procure des propriétés antiadhésives, résistantes à la chaleur et aux produits chimiques. Emballages, poêles, cosmétiques, peintures, pesticides… les PFAS sont omniprésents.
Un danger pour la nature et pour la santé
Ces propriétés avantageuses d’un point de vue industriel sont pourtant néfastes pour l’environnement et la santé, puisque les PFAS se propagent dans la nature, et mettent du temps avant de se décomposer. C’est pourquoi, on les appelle "polluants éternels". Ils sont retrouvés dans l’eau, la pluie, les poissons, et les humains.
Une enquête menée par un consortium de journalistes de 17 rédactions européennes a répertorié les sites de pollution aux PFAS, sous le nom "The Forever Pollution Project". Selon leurs chiffres, sortis en février, plus de 17 000 sites à travers l’Europe sont contaminés, dont 2 100 où les niveaux de contamination sont considérés dangereux pour la santé des personnes exposées.
Au micro de France Culture début mars, le chercheur au CNRS Pierre Labadie expose les conséquences d’une telle pollution. "Ce qui est connu, c’est de très nombreux effets chez l’homme et la faune sauvage, de type cancérigène […] du rein, des testicules par exemple. […], mais aussi un caractère perturbateur endocrinien, par exemple l’altération du fonctionnement de la thyroïde, avec pour conséquence des perturbations du développement, ou l’altération du système immunitaire."
Des avancées dans la régulation
Des signaux d’alarme assez conséquents pour que les pouvoirs publics se saisissent de la question. En 2022, l’Union européenne émet de nouvelles règles concernant les polluants éternels, notamment en diminuant les seuils autorisés. Cinq pays membres ont de plus saisi l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) à la mi-janvier 2023, pour examiner leur proposition de bannir les PFAS d’ici 2026.
En France, le ministère de la Transition écologique a émis un "plan d’action PFAS 2023-2027" en début d’année. D’après son ministre Christophe Béchu, "il s’agit dans un premier temps de mieux connaître ces substances dans l’environnement, les quantifier et les mesurer, et ensuite de mettre en place des actions de réduction à la source chez les principaux émetteurs". Le plan intègre notamment de soutenir la proposition d’interdire totalement les PFAS au niveau européen.
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