Les polluants éternels contaminent les rivières, la pluie, les poissons.
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Environnement

La présence de "polluants éternels" dans l'eau "probablement sous-estimée", selon une ONG

La présence dans les eaux de France de PFAS, des substances chimiques surnommées "polluants éternels", est "probablement sous-estimée", selon l'ONG Générations futures, qui demande plus de transparence et leur future interdiction.

Les perfluorés (PFC) et polyfluoroalkylés (PFAS) sont une famille de composés chimiques de synthèse regroupant plus de 4 700 molécules soupçonnées pour certaines d'avoir un impact néfaste sur la santé. Elle doivent leur surnom à leur cycle de vie très long.

Dotées de propriétés anti-adhésives, imperméables et résistantes à la chaleur, ces substances sont présentes dans plusieurs domaines industriels et des objets de la vie courante : produits en téflon, emballages alimentaires, certains textiles...

L'ONG Générations Futures a analysé la présence de 18 de ces PFAS dans les eaux de surface (rivières, lacs, étangs...) en exploitant la base de données publiques Naïades pour 2020.

"Près de 4 échantillons sur 10, exactement 36% des échantillons, contiennent au moins un PFAS quantifié", a indiqué Pauline Cervan, de Générations Futures, lors d'une présentation à la presse jeudi.

Un chiffre "largement supérieur" - de 11 points - à l'état des lieux que l'Agence française de sécurité sanitaire (Anses) avait réalisé en 2011.

Ce nouveau tableau n'est toutefois pas exhaustif et se heurte à des limites méthodologiques importantes, souligne l'ONG.

La fréquence des recherches est ainsi très variable selon les départements (de 6 à 440 échantillons analysés en 2020), avec un nombre de PFAS recherchés, des méthodes d'analyse et surtout des seuils de détection très différents.

Une pollution généralisée sur l'ensemble du territoire

"Il y a une grande hétérogénéité dans les recherches qui va compliquer l'interprétation de nos résultats", a reconnu Pauline Cervan.

"Nous pouvons toutefois montrer que la pollution des eaux de surface par les PFAS est généralisée sur le territoire français, seulement 5 départements n'ayant pas retrouvé de PFAS dans leurs eaux en 2020", conclut l'ONG dans son rapport.

Compte-tenu des problèmes méthodologiques rencontrés, elle souhaite surtout "alerter sur les faiblesses des stratégies de recherche et les faiblesses des méthodes d'analyse employées", estimant "probable que cette pollution aux PFAS des eaux de surface soit largement sous-estimée dans certains départements".

Générations Futures demande donc une amélioration de la surveillance, avec la détection de 24 PFAS prioritaires et des seuils de quantifications les plus bas possibles techniquement.

L'ONG demande aussi au gouvernement français de soutenir une "interdiction de l'ensemble des PFAS dans l'Union européenne". Certains pays (Danemark, Allemagne, Norvège, Suède) préparent déjà une demande pour des mesures de restriction de leur fabrication et leur usage.

En France, le gouvernement a promis pour janvier 2023 un "plan d'action" pour mieux encadrer l'usage des PFAS.

Avec AFP.

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