Depuis quelques années, le cyclotourisme connait un succès grandissant. Selon le gouvernement, “22 millions de Français déclarent faire du vélo pendant leurs vacances”. Autre signe de cet engouement : la France est devenue la seconde destination mondiale pour le tourisme à vélo, juste derrière l’Allemagne, et attirerait près de 20 % de cyclo touristes étrangers. De quoi faire de l’ombre à la randonnée pédestre, qui se hisse désormais à la deuxième place des pratiques touristiques d’itinérance sur le territoire.
Un réseau de pistes cyclables étoffé
Cet attrait pour la petite reine s’explique notamment par les investissements réalisés ces dernières années pour développer les infrastructures dédiées au vélo. "Le déploiement d’un schéma national des véloroutes et voies vertes de 26 100 km, dont 70 % sont utilisées à des fins de loisirs et de tourisme a constitué un élément essentiel de cette structuration”, souligne le gouvernement. Certains de ces axes bénéficient aujourd’hui d’une certaine popularité, à l’image de Vélodyssée, La Loire à Vélo ou la Via Rhôna.
Ce secteur est également dopé par l'essor du vélo à assistance électrique. Selon une étude menée par Ipsos Digital pour Upway – leader français du vélo électrique reconditionné, en 2023, "71 % des détenteurs de vélo électrique pratiquent déjà le cyclotourisme".
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Des freins à lever
Si la pratique se démocratise, plusieurs freins restent toutefois encore à lever afin de faire "de la France la première destination vélotouristique à l’horizon 2030" - comme ambitionne le gouvernement dans son plan "Destination France", présenté en 2021.
Parmi les principaux obstacles : le manque de services adaptés à l’accueil de touristes à vélo. Afin d’accompagner les collectivités territoriales et les acteurs du tourisme dans le développement de services spécifiques, l’ADEME a lancé le programme "Développer le cyclotourisme". Doté d’un budget de 6, 5 millions d’euros, celui-ci soutient le déploiement de "solutions de stationnement vélo et d’équipements", mais aussi "la création d’aires de services le long des itinéraires" (bornes de gonflage, de réparation, tables de pique-nique...).
Ecologique, le cyclotourisme intéresse aussi les territoires pour les retombées économiques qu'il permet. Celles-ci sont aujourd’hui estimées à 4,6 milliards d’euros, ce qui représente une augmentation de 46 % en dix ans. D’après le gouvernement, la filière "génèrerait également 33 800 emplois, dont la moitié dans l’hébergement et la restauration mais aussi dans les commerces locaux, dans les professions du cycle et chez les opérateurs de tourisme".
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