La CFDT hausse une nouvelle fois le ton : elle devrait dans les prochains jours déposer un recours au Conseil d'État pour réévaluer les normes d'exposition à la pollution des travailleurs dans les gares, les métros et les tunnels, révèle France Info ce lundi 1er avril. En 2015 déjà, le syndicat avait saisi la justice, estimant que le Code du travail ne protégeait pas suffisamment la santé des salariés, mais le Conseil d'État avait rejeté sa demande.
28 000 salariés concernés
Une récente enquête du Parisien révélait, en mars 2019, que le métro était beaucoup plus pollué que l'air de la capitale, avec des taux de particules PM 2,5 12 fois plus élevés. Si cette pollution affecte les voyageurs, elle est surtout dangereuse pour les travailleurs. Au total, selon la CFDT, 28 000 personnes à la RATP et à la SNCF sont quotidiennement exposés à des taux de pollution 100 fois plus élevés que la norme en vigueur pour l'air ambiant. En 2015, un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) alertait sur les dangers de la pollution souterraine, qui peut provoquer chez les salariés des problèmes respiratoires ou cardio-vasculaires. "Il faudra attendre d'avoir des centaines de victimes comme pour l'amiante alors que le rapport de l'Anses qui a été oublié en 2015 dit clairement qu'il y a des problèmes de santé pour les salariés", a expliqué pour France Info Patrick Rossi, de la Fédération générale des Transports Environnement de la CFDT.
Des mesures promises par la RATP
Interrogée par Le Parisien, suite aux révélations de leur enquête, la RATP avait déjà annoncé prendre les mesures nécessaires pour lutter contre la pollution dans les transports. Elle aurait investi 45 millions d'euros dans un programme de ventilation, de traitement de l'air dans les stations et tunnels, et de réduction des émissions liées aux matériels roulants. Selon France Info, la société plancherait également sur un programme de changement des trains, puisque c'est leur freinage qui libère le plus de particules. Des mesures qui, selon la CFDT, sont insuffisantes alors qu'il existerait des solutions pour réduire cette pollution.