Le dispositif, baptisé "CowToilet", pourrait permettre de traiter le problème de la production de gaz à effet de serre dans le secteur de l’élevage laitier "directement à la source", d'après son créateur. L’objectif est de limiter la production du protoxyde d’azote, un gaz à effet de serre formé à partir de l’ammoniac. L’ammoniac, lui, est un composé chimique créé lorsqu’un liquide - dans ce cas précis, l'urine des vaches - entre en contact avec le fumier.
Collecter l’urine des vaches avant qu'elle n'entre en contact avec le fumier permettrait de réduire ces émissions. L’auto-entrepreneur espère ainsi "réduire au moins de moitié les émissions d’ammoniac libérées par les effluents d’élevage" - des propos rapportés par l'AFP.
Un gain en termes de matières premières
Le fonctionnement du dispositif est simple : un urinoir est situé au niveau du postérieur de la vache et un robot stimule un de ses nerfs, situé au-dessus de la mamelle. La stimulation de ce nerf donne alors à la vache envie d’uriner. Lorsque l’urine pénètre dans le système "CowToilet", elle est évacuée par une conduite d’aspiration puis stockée séparément du fumier.
Au lieu d’un seul produit résiduel, nous avons deux matières premières uniques. Henk Hanskamp (propos rapportés par l'AFP).
Par la suite, l’urine sera utilisée comme engrais "dans un projet-pilote chez un maraîcher local", précise Henk Hanskamp dans la vidéo de présentation de son dispositif - à retrouver à la fin de l'article. Il a déjà réussi à collecter des milliers de litres d'urine ; en effet, une vache produit entre 15 et 20 litres d'urine par jour.
L’urinoir est actuellement testé dans une exploitation agricole, sous le regard de scientifiques et d’universitaires. Sept vaches sur 58 y utilisent désormais l’urinoir sans stimulation : "les vaches ont pris l’habitude" et "elles reconnaissent le box", précise l'auto-entrepreneur, qui espère voir arriver ce produit sur le marché d’ici 2020.
Les émissions de protoxyde d'azote : un problème de taille
Cette invention rejoint la volonté des autorités néerlandaises de limiter les émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs de l'agriculture et de l'élevage, notamment du protoxyde d'azote. Communément appelé "gaz hilarant", il s'agit du troisième plus important gaz à effet de serre rejeté dans l’atmosphère, après le dioxyde de carbone - CO2 - et le méthane - CH4. S'il est moins présent dans l'atmosphère en termes de masse - il engendre 5 % des émissions contre 55 % et 15 % pour le CO2 et CH4 d'après les chiffres communiqués par TV5 Monde, son "pouvoir de réchauffement" est plus de 300 fois supérieur à celui du CO2. Sa durée de vie dans l'atmosphère est également plus importante : 120 ans en moyenne contre 100 ans pour le C02 et 12 ans pour le méthane.
Retrouvez ci-dessous la présentation du dispositif "CowToilet" par son créateur, Henk Hanskamp :
