Pour Anne-Claire Fontan, Béryl est le signe que la saison 2024 des ouragans -qui vient à peine de commencer pour l'Atlantique- sera très active mais au-delà, Béryl préfigure la nature de ces tempêtes dans les année à venir.
Comment Béryl a-t-il démarré?
Il a démarré assez rapidement dans une zone qui n’est pas habituelle à cette époque de l'année. Il a atteint une catégorie 4 au mois de juin, c'est le plus tôt qu'on ait jamais vu. Il a atteint la catégorie 5 rapidement après et il a donc une intensification très rapide. Il a atteint la catégorie 5 très tôt dans la saison. C'est vraiment complètement inhabituel et il a vraiment battu des records".
Depuis plus d'une année, il y a une anomalie positive importante de chaleur -d'eau chaude- sur cette zone-là, donc ça fait énormément d'énergie pour les cyclones, puisqu'ils se nourrissent de l'énergie de l'océan pour pouvoir se développer. Avec un système aussi puissant, aussi tôt dans la saison cyclonique, ça laisse présager une saison très active pour 2024.
Quel effet du changement climatique sur les cyclones ?
Béryl, c'est une illustration de ce à quoi on peut s'attendre dans le futur, c'est à dire des systèmes qui s'intensifient rapidement avec beaucoup d'énergie au niveau des océans, des systèmes de catégorie 5 avec énormément de pluie. Au niveau global on ne s’attend pas à davantage de cyclones tropicaux, en revanche on s'attend à ce qu'il y ait plus de systèmes violents, associés à beaucoup plus de pluie, dans une atmosphère plus chaude.
Quel impact ?
La catégorisation des ouragans se fait sur la vitesse des vents mais les dangers, qui viennent avec la pluie, à savoir les coulées de boue, les crues éclair, tout cela va également s’accroître. Le niveau de la mer monte et les cyclones tropicaux sont associés avec ce qu'on appelle les ondes de tempête. C’est une élévation de la mer qui accompagne les cyclones et qui en fonction de la configuration de la côte peut provoquer des inondations catastrophiques. Si les ondes de tempête arrivent avec une élévation de la mer qui est déjà accrue, on voit bien les inondations que cela peut provoquer également dans le futur.
Une saison plus longue ?
En termes de saison plus longue, il n’y a pas d'information au niveau mondial sur ce qui va se passer pour les cyclones tropicaux dans un monde qui se réchauffe.
Le suivi des cyclones ?
Au niveau des trajectoires des cyclones tropicaux, les prévisions se sont bien améliorées. Il y a de la marge d'amélioration pour ce qui est de la prévision d'intensité et en particulier les intensifications rapides, ça ce n'est pas encore bien vu par les modèles. La communauté scientifique est sans cesse en train de travailler là-dessus.
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Les alertes précoces ?
C'est très important que tous les pays préparent la population aux dangers que présentent les cyclones tropicaux: quelle réaction, quel comportement avoir suivant le degré de dangerosité des cyclones.
L’alerte précoce pour tous c'est vraiment aider les pays à mettre en place ou à améliorer ce système d'alerte au niveau national. C'est les aider à bénéficier des meilleures pratiques des autres pays. C'est leur fournir la possibilité d'aller plus loin dans les avertissements et de prendre en charge la population. Il y a une accélération de cette mise en place des alertes précoces au niveau mondial.
Avec AFP.