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Environnement

Les vélos abandonnés passent à l'électrique

Recycler de vieux vélos pour les faire passer à l’électrique, c’est l’objectif de Laurent Durrieu, fondateur de Teebike qui revient sur les origines de ce projet. Entretien.

La roue électrique voit le jour en Chine, là où Laurent Durrieu, fondateur de Teebike, constate le gâchis alarmant que représentent les "cimetières de vélos", ces déchèteries dans lesquelles ces engins s'amoncellent. Après 20 ans à travailler pour de grands groupes d’agro-alimentaire, il décide donc de monter sa propre entreprise qui vise à réhabiliter ces bicyclettes abandonnés. Entretien. 

Comment expliquez-vous un changement professionnel si drastique ?

J’ai quitté ces grands groupes pour des raisons personnelles et j’ai décidé de me lancer dans l’entreprenariat. C’est intéressant de créer sa société et ses produits en assumant sa stratégie, ses réussites et ses échecs et être en totale liberté sans avoir de compte à rendre à des patrons ou des actionnaires.

Pourquoi avoir choisi le vélo ?

Je n’ai pas de passion pour le vélo, mais je vis entre la France et la Chine depuis 15 ans. Là-bas, j’ai pu observer les premiers vélos publics en libre service lancés par deux énormes start-up chinoises. En quelques mois, ils ont fabriqué 25 millions de vélos. Un an après, ils ont commencé à les jeter car personne ne les utilisait. C’est un énorme gâchis. Des tas de vélos sont alors abandonnés dans les rues puis ramassés pour être stockés dans ces cimetières de vélos. 

Que propose Teebike ?

Le produit en lui-même part d’un principe simple : investir en technologie pour permettre à n’importe qui en trois ou quatre minutes, de transformer un vélo classique, quelque soit sa forme, son âge ou son coût en vélo électrique. J’ai recruté une équipe d'ingénieurs et de techniciens pour développer la roue Teebike. Nous voulions en faire un objet connecté qui ne nécessite aucun câble, capteur ou outil spécifique. Il s’agit d’une roue avant que tout le monde est capable de changer. Nous avons préféré concevoir une application plutôt que de fabriquer des boîtiers électroniques pour piloter la roue car aujourd’hui tout le monde possède un téléphone. 

Votre projet s’inscrit-il volontairement dans une démarche durable ?

La base du projet est de réhabiliter des vélos jetés dans des déchèteries pour les électrifier et les remettre en circulation. La mobilité douce est vouée à progresser en France puisque le modèle du tout voiture a atteint ses limites. Nous avons besoin d’alternatives. Appliquer l'électrique au vélo permet de faire passer le véhicule de loisir ou de vacances à un véhicule du quotidien qu’il est possible d’utiliser pour se rendre au travail ou remplacer une partie de ses déplacements en voiture. Le vélo électrique est accessible parce qu’il ne nécessite pas d’avoir la forme physique d’un cycliste du Tour de France. Les côtes et autres difficultés de terrain disparaissent. Deuxièmement, les pouvoirs publics investissent en infrastructures et en pistes cyclables. 

Quel est l’avenir de Teebike ?

Nous ouvrons des ateliers d’insertion et de recyclage. Nous récupérons des vélos dans des déchèteries et auprès des loueurs de vélos publics, puis nous les reconditionnons pour les revendre. La roue Teebike coûte 790 euros et pour 5 euros de plus le client obtient un vélo sauvé de l’abandon. Cela contribue à réinsérer des personnes vers des métiers d’avenir. Notre ambition est d’ouvrir ces ateliers partout en France. Pour l’instant, il y a des ateliers dans le Sud-Est et dans les Alpes-Maritimes.

 

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