Pédaler pour s’émanciper, tel est le crédo du programme En s’ELLE(S), lancé par l’association cycl'Avenir qui a décroché le prix de la Fondation Cognacq Jay en janvier dernier. L’idée ? Proposer des cours de vélo à Paris et en Ile-de-France à des femmes en situation de précarité, et d'exil. Une manière de faciliter l'accès à la mobilité.
"On a tendance à penser que le vélo est accessible à tous et toutes. Or ce n'est pas le cas", observe Maryline Robalo, présidente et co-fondatrice de l'association cycl'Avenir. Selon une étude intitulée "Mobilité des personnes", réalisée en 2019 par le ministère de la Transition écologique, les hommes effectuent 4 % de leurs trajets à vélo, contre seulement 1,5 % pour les femmes.
Promouvoir la culture vélo auprès de tous les publics
"Quand on est une femme invisibilisée à cause de son statut de personne exilée ou en situation de précarité, on est encore moins visible dans l'espace public", poursuit Maryline Robalo.
L'envie de rejoindre les pistes cyclables est pourtant bien présente, comme a pu le remarquer la présidente lors de sa formation au brevet initiateur mobilité vélo (IMV). "Dans les cours adultes des vélos écoles, ce sont essentiellement des femmes issues de l'immigration qui choisissent d'apprendre. Cette remontée de terrain nous a conduit à lancer le programme En s'ELLE(S)", ajoute-t-elle.
Encadrées par des bénévoles, quarante-neuf femmes ont déjà pu bénéficier de ce programme en 2021. En plein développement, l’association cherche de nouvelles recrues pour accompagner les cyclistes en herbe dans leur apprentissage. 130 participants sont attendus pour 2022 grâce à de nouvelles conventions de partenariat avec des associations comme France Terre d'Asile, ou Emmaüs Solidarité.
Pour en savoir plus, interview avec Maryline Robalo, présidente et co-fondatrice de l'association cycl'Avenir.