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Humeur

Les ambassadeurs improbables de la cause animale

Au-delà des associations, différentes personnalités s'engagent pour le bien-être animal. Un nouveau levier pour éveiller les consciences.

Le bien-être animal va t-il enfin être pris en compte par la société des bipèdes que nous sommes ? Très vraisemblablement. Pour la première fois, en effet, la volonté d'un changement n'est pas seulement portée par les associations de protection animalière, elle dépasse de beaucoup la légitimité historique des SPA et autres Fondations Brigitte Bardot. Qu'est ce qui explique une pareille prise de conscience ? Incontestablement la puissance des réseaux sociaux qui ont véhiculé les images insoutenables d'une souffrance ordinaire. En levant le voile sur l'intimité des abattoirs et des élevages, des associations comme L214 ont éveillé les consciences des plus indifférents. Ce qui relevait d'une préoccupation réservée aux amis des animaux s'est ouverte à l'ensemble de la société.

Des acteurs inattendus

Mais cette pédagogie par l'image n'aurait peut-être pas suffi à générer une réponse politique si des acteurs inattendus ne s'étaient imposés dans le débat. Qui aurait cru, par exemple, que l'ex présidente du Medef, Laurence Parisot, aurait pu plaider publiquement en faveur des cerfs victimes de chasse à courre ? Que dire de l'ancien grand patron de Renault, Louis Schweitzer, devenu président de la Fondation Droit Animal, Ethique et Conscience ? De même, comment ne pas remarquer l'engagement de Franz-Olivier Giesbert et Aymeric Caron, tous deux journalistes politiques, prêchant pour une alimentation sans viande au nom du respect de l'animal. Tout récemment, un manifeste en faveur de la reconnaissance des grands singes révélait certains signataires inattendus : le chocolatier Patrick Roger ou l'actrice Nathalie Baye. Même constat avec la pétition pour la mise en place de caméras dans les abattoirs signée par Elisabeth Badinter ou Sylvie Vartan. On conserve également en mémoire la liste des 24 intellectuels, de Luc Ferry à Alain Finkielkraut, en passant pas Didier Van Cauwelaert, qui signaient un texte collectif visant à intégrer l'animal dans le code civil en lui reconnaissant sa nature d'être sensible. C'est parce qu'ils furent inattendus dans un pareil exercice que ces acteurs influents ont fait bouger les lignes. Leur engagement imprévisible a éveillé les curiosités et très certainement entraîné les indécis. Il faut poursuivre ainsi. C'est pourquoi, futurs ambassadeurs improbables de la condition animale, faites vous connaître sans tarder !