Kiev, Ukraine. 24 février 2022.
© DANIEL LEAL/AFP
Environnement

L'environnement : une victime collatérale de la guerre en Ukraine

Incendies, pollution des sols, radioactivité… Les conséquences du conflit en Ukraine ne sont pas négligeables. Au cœur de la guerre, certains dressent déjà un bilan inquiétant pour l’environnement.

L’environnement pourrait pâtir lourdement des combats armés qui font rage en Ukraine depuis le 24 février. Il faut le rappeler, cette guerre a déjà forcé 3,5 millions de personnes à fuir leur pays et causé 1 035 morts civils d’après les chiffres de l’ONU le 24 mars. Il est cependant difficile pour l’instant d’estimer le nombre réel de victimes puisque certaines zones sont inaccessibles, c’est le cas de Marioupol. Les Ukrainiens risquent, de plus, de ne pas retrouver un environnement sain. C’est du moins un constat que commencent à faire certains. Décryptage.

Cette guerre est aussi l'occasion de parler du terme "thanatocène", proposé par Jean-Baptiste Fressoz. Il s'agit d'une "ère de destruction et d'écocide", c'est à dire une atteinte à l'environnement ayant de graves conséquences. Le terme est plus fort que "anthropocène" qui désignait simplement l'ère de l'influence de l'humain sur son environnement. 

Des répercussions sur l'environnement

Le 25 février 2022, l'Observatoire des Conflits et de l’Environnement dressait son premier bilan de la guerre en Ukraine et exposait les zones à risque. Il s’avère que l’Ukraine est un pays très industrialisé avec de nombreuses usines chimiques et métallurgiques. Le 24 février, une usine d’armes brûle à Kalynivka libérant des nuages de fumée grise dans l’air. Un réservoir de carburant prend également feu à Chuhuyev. Le 25 février, une usine de tracteur est prise par les flammes à Kharkiv. Pour l'Observatoire, ces incendies entraînent une pollution atmosphérique qui s’accompagne de gaz toxique et de particules de métaux lourds. Il en va de même, à plus petite échelle, des tanks et autres véhicules militaires brûlés. 

On constate de plus que des installations navales à proximité de la Mer Noire ont également été touchées ce qui pourrait entraîner une pollution de l’eau. C’est le cas du port de Otchakiv et de Pivdenny. 

L’utilisation d'armes explosives dans les zones peuplées provoque la pulvérisation de matières provenant des bâtiments. Cela peut également mener à la pollution des sols lorsque ces matières retombent. 

La biodiversité du pays pourrait également être atteinte. Les combats près de Kherson ont conduit à des incendies dans la réserve de la Biosphère de la Mer Noire, une des plus grandes du pays. Des arbres, habitats de certains oiseaux, ont été détruits.

Le cas inquiétant de Tchernobyl

D’après un article de The Guardian, le site de Tchernobyl n’est pas sûr suite aux contaminations radioactives survenues après l’incident de 1986. L’occupation par les forces russes de cette zone depuis le 24 février rend le contrôle de la radioactivité difficile. Les feux de forêt aux alentours de la centrale, observés par l’agence spatiale européenne, sont particulièrement dangereux. Ils pourraient augmenter les niveaux de radioactivité du lieu en mobilisant des particules présentes depuis le premier incident nucléaire. 

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