Leur dégradation totale "n'est pas garantie" et ils peuvent donc "présenter un risque" pour les populations ou l'environnement, relève l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail. Plus d'un Français sur trois recycle ses déchets dans des composteurs domestiques ou collectifs (poubelles brunes).
"Biodégradable", "biosourcé", "compostable" à éviter
Outre les déchets alimentaires, comme les épluchures de légumes, les marc de café et sachets de thé, certains y ajoutent des déchets plastiques, notamment des sacs plastiques dit "biodégradables" (qui se dégradent sous l'action de bio-organismes), "biosourcés" (fabriqués à partir de ressources naturelles comme l'amidon de maïs) ou "compostables" (qui se dégradent dans des conditions spécifiques de température ou d'hygrométrie dans un délai maximum de 6 à 12 mois).
Mais pour toutes ces matières plastiques, "il n'est pas garanti" qu'elles "se dégradent totalement dans les composteurs domestiques, d'autant qu'il est difficile d'en maîtriser les conditions de fonctionnement", souligne l'Anses. Lorsque ces composts sont réutilisés, par exemple dans les potagers, une contamination de l'environnement et des cultures locales ne peut donc être exclue.
Privilégier le compostage industriel
"Cette contamination peut provenir des différents constituants de matériaux" comme les polymères, des monomères résiduels, des additifs ou des charges organiques "présentant des dangers potentiels aussi bien pour la santé humaine que pour l'environnement", souligne Stéphane Leconte, coordonnateur de l'expertise à l'Anses. L'Anses recommande donc de ne placer aucune matière plastique dans les composteurs domestiques et collectifs et de privilégier le compostage industriel.
Interdire toute allusion voire incitation à mettre des matières plastiques dans un compost domestique."
L'agence préconise également de revoir la réglementation encadrant le compostage. Il faudrait y "interdire toute allusion voire incitation à mettre des matières plastiques dans un compost domestique" et revoir les normes entourant la biodégradabilité avec notamment des critères plus contraignants, estime-t-elle.
L'Anses a été saisie par la Direction Générale de la Prévention des Risques dans le cadre de la loi relative à la lutte contre le gaspillage du 11 février 2020, qui réclamait un rapport sur les impacts sanitaires, environnementaux et sociétaux des matières plastiques biosourcées, biodégradables et compostables sur l'ensemble de leur cycle de vie.
Cette même loi va rendre obligatoire à partir du 1er janvier 2024 le compostage des déchets alimentaires, soit en les compostant soi-même dans les jardins ou cuisines, soit dans des poubelles dédiées soit en les apportant sur des points de collectes mis à disposition dans les espaces publics.
Avec AFP.
Vous avez apprécié cette information ? Abonnez-vous à notre newsletter en cliquant ici !
Pour aller plus loin et agir à votre échelle, découvrez notre guide Idées Pratiques #9 : Comment vivre presque sans plastique ?
Au sommaire : état des lieux de la place du plastique dans nos vies, conséquences sur l'Homme et l'environnement, solutions pour s'en débarrasser... 68 pages de solutions pour passer à l'action.
Cliquez ici pour découvrir et commander votre guide Idées Pratiques.
#TousActeurs