Les Nouvelles Fermes veulent devenir "l'une des plus grandes fermes d'aquaponie en Europe", grâce à leur site à Mérignac.
© Sarah Arnould/ Les Nouvelles Fermes
Id décrypte

L'aquaponie, l'agriculture du futur ?

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Plus d'une vingtaine de fermes aquaponiques ont vu le jour ces dix dernières années. Une méthode innovante et écologique qui propose une alternative sérieuse à l'agriculture intensive traditionnelle.

Alors que l’agriculture est le deuxième secteur le plus polluant de France, scientifiques, ingénieurs et exploitants imaginent de nouveaux modèles qui pourraient remplacer la production intensive traditionnelle. Une solution se développe à grands pas : l’aquaponie.

Une culture économe, rentable, et écologique

Le terme aquaponie est la fusion de l’aquaculture (élevage de poissons et végétaux aquatiques) et de l’hydroponie (culture de plantes hors-sol, irriguées par des eaux riches en nutriments). Concrètement, les plantes sont placées dans des bacs remplis d’argile ou de cailloux, reliés à un bassin où prospère une culture de poissons. Les déjections des poissons, transformées en nitrates par des microbactéries présentes dans l’eau, servent de nourriture aux plantes. Celles-ci, en absorbant ces matières, nettoient naturellement le bassin. Ce cycle vertueux et presque autonome est reconnu jusqu'aux Nations Unies, qui y voient "une nouvelle approche de production alimentaire durable pour changer le monde", selon son programme pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Selon Thomas Boisserie, co-fondateur de la start-up d’aquaponie Les Nouvelles Fermes, cette installation "offre une rentabilité avérée, en plus d’une économie d’énergie forte : 90 à 95 % d’eau économisée, 4 à 5 fois moins d’énergie utilisée, jusqu’à dix fois plus de rendement, et aucun traitement antibiotique". L’aquaponie interdit en effet d’utiliser des pesticides ou produits chimiques sur les plantes, qui pourraient nuire aux poissons.

Infographie aquaponie

Avec un petit peu d’expérience, presque toutes les variétés sont cultivables en aquaponie. Les légumes "feuilles" comme les salades ou les poireaux sont toutefois plus simple à faire pousser, tout comme les plantes aromatiques. Quant aux poissons élevés, ce sont, pour les plus grandes installations, des espèces d’eau douce, comme la carpe, la truite ou la perche.

De la ferme urbaine à l'aquarium

Mais il est aussi possible de faire de l’aquaponie à la maison, avec son poisson rouge. Le site aquaponie.fr partage ses conseils pour monter un kit DIY et fabriquer un système à base de matériaux de récupération. Avec quelques bassines, des tuyaux, et une pompe, l’aquaponie est à portée de tous.

De la plus petite à la plus grande échelle, les projets d'aquaponie sont encouragés en France par le programme APIVA (AquaPonie, Innovation Végétale et Aquaculture). Lancé en 2014 et financé entre autre par le ministère de l'Agriculture, il réuni des centres de recherches comme le CIRAD ou l’INRA, dans le but d’évaluer et de développer ces nouvelles pratiques.

D'après APIVA, il existe aujourd’hui plus d’une vingtaine de fermes aquaponiques commerciales en France. Certaines ont pour ambition d'être incontournables dans le paysage local. A Mérignac, la société à impact Les Nouvelles Fermes se veut "l’une des plus grandes fermes d’aquaponie d’Europe", avec 5 000m² de ferme, 60 tonnes de produits frais et 12 tonnes de truites arc-en-ciel produites par an. Grâce à ces fermes urbaines, l'agriculture est ramenée au plus près des villes et des lieux de consommation.

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