Ce bond de la demande mondiale "révèle le rôle croissant de l'électricité dans nos économies mais aussi l'impact des canicules sévères", pointe Keisuke Sadamori, directeur Marchés et sécurité énergétiques de l'AIE, soulignant que l'essor des modes de production décarbonées n'est pas encore assez rapide.
Hydroélectricité, solaire, éolien... Les renouvelables devraient fournir globalement 35% de l'électricité en 2025, contre 30% en 2023. Le photovoltaïque seul devrait couvrir pour moitié la croissance de la demande (solaire et éolien couvrant à eux deux 75%), note ce rapport sur l'électricité publié vendredi.
La production électrique issue de centrales à charbon ne devrait cependant pas décliner dès 2024, en raison d'une très forte hausse des besoins en Chine et en Inde en particulier. Cependant, l'AIE ajoute que les capacités hydrauliques chinoises pourraient créer la surprise, et in fine faire baisser dès cette année la part du charbon et avec elle les émissions globales de CO2 du secteur électrique.
Des niveaux jamais vus depuis 2007
Globalement, l'Agence observe un retour à une croissance annuelle de la demande à des niveaux jamais vus depuis 2007 (hors rebond post-Covid). Selon l'AIE, la demande mondiale d'électricité, poussée par l'activité économique et l'électrification des équipements, devrait croître de 4% en 2024, et de 4% encore en 2025 (contre 2,3% en 2023).
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Aux Etats-Unis, où la demande de courant avait reculé l'an dernier pour cause de météo tempérée, elle devrait croître de 3% cette année, du fait de l'activité économique, des besoins en climatisation et des besoins - encore mal évalués - des data centers sur fond d'essor de l'intelligence artificielle.
En Inde, elle devrait bondir de 8% cette année, en raison aussi des canicules dont le pays est victime. En Chine, elle est attendue à +6%. Enfin, la demande électrique en Europe est attendue à +1,7%, après deux ans de repli lié à la crise de l'énergie et la flambée des prix.
"Il est encourageant de voir la part des énergies propres grandir, mais cela doit se produire plus rapidement", commente Keisuke Sadamori, appelant à renforcer les réseaux et à de meilleurs normes d'efficacité énergétique "pour réduire les impacts d'une demande de climatisation croissante".
Avec AFP.