L'Allemande Cordelia Schmid, lauréate du prix "Recherche", s'attache à aider les ordinateurs et l'intelligence artificielle à mieux "voir" et ainsi "interpréter des données visuelles complexes en temps réel".
Directrice de recherche à l'Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria), elle souhaite notamment permettre aux véhicules autonomes d'éviter des accidents de la route ou permettre à des robots d'aider les personnes âgées ou de détecter des chutes.
"Comprende le monde visuel est très facile pour un humain, mais beaucoup plus complexe pour une machine", a déclaré Mme Schmid à l'AFP.
Rendre la production automobile plus durable
La "vision par ordinateur" qui nécessite avant tout de développer des algorithmes, a des applications presque infinies, selon Mme Schmid, qui évoque l'assistance aux personnes malvoyantes, la reconnaissance des empreintes digitales, la recherche sur internet, entre autres choses.
Ses travaux permettent de "guider l'intelligence artificielle (IA) au-delà de la reconnaissance d'objets de base, vers une plus grande sophistication, comme la compréhension du contexte des scènes visuelles, l'interprétation des actions humaines", résume l'OEB.
Rendre la production automobile plus durable en améliorant l'efficacité énergétique des chaînes de montage : c'est la finalité recherchée par l'Italien Fiorenzo Dioni et son collègue allemand Richard Oberle, lauréats du prix "Industrie", avec leur "Giga Presse".
Conçue dans la province lombarde de Brescia, cette presse géante permet de fabriquer des pièces d'aluminium de très grand format et donc de réduire le nombre de composants dans l'assemblage d'une voiture.
Objectif : simplifier la construction et limiter les coûts des véhicules électriques, et également baisser la quantité de CO2 produite par les usines.
Un contrat a d'ores et déjà été signé avec le constructeur Volvo Cars, et des discussions sont en cours avec un constructeur américain et un constructeur sud-coréen, selon M. Dioni.
Il indique que la concurrence est rude, seulement "une partie" de cette "Giga-presse" étant brevetée.
Produire du papier avec des feuilles mortes
Pour faire rouler ces véhicules électriques, l'augmentation de la production d'énergie passera notamment par les renouvelables, dont le solaire : la chercheuse polonaise Olga Malinkiewicz et son équipe ont été récompensées du prix "PME" pour leur travaux visant à concevoir des panneaux solaires plus efficaces et produisant donc plus d'électricité.
Mme Malinkiewicz a utilisé des cellules photovoltaïques à pérovskite, une alternative aux panneaux solaires traditionnels à base de silicium.
Dans la catégorie des chercheurs non membres de l'OEB, le Japonais Masato Sagawa a été distingué pour la mise au point d'un nouveau type d'aimant, en fer et plus puissant.
Outre leur puissance, ces aimants en néodyme-fer-bore (Nd-Fe-B) sont également présentés comme "meilleur marché" et moins gourmands en métaux rares. Ils équipent les disques durs d'ordinateurs portables, mais également les véhicules électriques et les éoliennes.
Limiter la déforestation
En ce qui concerne la relève, le prix du jeune inventeur de l'année a été décerné à une inventrice, la Néerlandaise Rochelle Niemeijer, 29 ans, qui a mis au point un kit de dépistage portable pour diagnostiquer rapidement les infections bactériennes et permettre de soigner au mieux les populations éloignées des hôpitaux.
Parmi les autres représentants de la jeunesse scientifique primés cette année, l'Ukrainien Valentyn Frechka, 23 ans, a mis au point un procédé de production de papier à partir de feuilles mortes, pour limiter la déforestation.
Une équipe de quatre jeunes inventrices tunisiennes, Khaoula Ben Ahmed, Ghofrane Ayari, Souleima Ben Temime et Sirine Ayari, complètent le podium des jeunes primés avec une interface proposant différents modes de commande pour fauteil roulant, et facilitant ainsi la mobilité des personnes lourdement handicapées.
Enfin, le prix "Oeuvre d'une vie" a été décerné à la chimiste britannique Dame Carol Robinson, pour l'ensemble de ses travaux dans la spectrométrie de masse, qui ont "transformé notre compréhension des protéines dans leur milieu naturel et a ouvert la voie à des avancées dans le domaine de la découverte de médicaments et de la médecine personnalisée", indique l'OEB.
Avec AFP.