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Environnement

La biodiversité du plancton varie selon la température des océans

La biodiversité du plancton marin est étroitement liée à la température des océans en fonction des latitudes du globe, ce qui l'expose au réchauffement climatique, révèlent des résultats de l'expédition Tara Océans publiés jeudi 14 novembre dans la revue Cell.

De nouvelles données issues de la navigation Tara Océans autour du Pôle Nord en 2013, complétant celles des régions tempérées et tropicales, ont permis de dresser une première cartographie des espèces planctoniques (bactéries, virus, petits animaux dérivant avec le courant) à l'échelle planétaire.

"Nos résultats montrent clairement que la diversité planctonique est plus importante autour de l'équateur et diminue vers les pôles", résume dans un communiqué Lucie Zinger, professeure à l'ENS-PSL à Paris, qui a analysé les données recueillies dans 189 stations d'échantillonnage.

"Les schémas de la biodiversité sur Terre, celle des arbres, des animaux, des microbes, sont connus depuis environ 200 ans, grâce à Alexander von Humboldt (naturaliste et explorateur allemand, 1769-1859), qui a observé qu'elle était riche dans les régions tropicales, et diminuait en allant vers les pôles", a souligné lors d'une conférence de presse Chris Bowler, biologiste au CNRS et coordinateur scientifique de la mission Tara Océans. Restait à prouver que ce mécanisme s'observait aussi dans les océans, "qui sont pourtant très différents, et où tout bouge de manière plus dynamique qu'au sol", a ajouté le chercheur.

Cette "influence primordiale de la température sur la répartition des espèces planctonique soulève des questions" quant à leur "adaptation au changement climatique", selon les chercheurs, qui rappellent qu'elles constituent "la base de la chaîne alimentaire marine, capturent une part importante de dioxyde de carbone atmosphérique et émettent de l'oxygène par photosynthèse". Une analyse réalisée en parallèle sur 47 millions de gènes microbiens océaniques a ainsi montré que les populations microbiennes des eaux chaudes possédaient un "vaste patrimoine génétique" leur permettant d'adapter leur métabolisme en cas de changement.

Mais les bactéries planctoniques des eaux polaires sont "plus spécifiquement adaptées à leur niche écologique que celles des eaux chaudes", et donc moins aptes à "adapter leur métabolisme face au réchauffement océanique". L'étude suggère qu'elles pourraient disparaître pour être remplacées par des nouvelles espèces provenant d'eaux plus chaudes.

Avec AFP.

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