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Environnement

La bientraitance animale attendra !

La loi agriculture et alimentation vient de planter les racines de la rupture. En une nuit, le parlement s'est déconnecté de la société. Il a rompu avec sa représentativité. En rejetant l'idée de faire reculer la souffrance animale dans les exploitations, il a choisi d'aller à l'encontre du souhait des citoyens.

Pourtant, les sondages réalisés en vue du vote, montraient de manière écrasante l'espoir d'une compassion avec le peuple des bêtes. Par exemple, 90 % des Français sont opposés à l'élevage concentrationnaire hors sol. Même Emmanuel Macron candidat avait promis d'en finir avec les odieuses batteries entassant des poules pondeuses. Sensible à l'évolution des mentalités, la grande distribution avait emboité le pas. Monoprix, Carrefour, Leclerc, Casino, Intermarché et d'autres, ont décidé de ne plus vendre les œufs de la misère ou s'apprêtent à le faire.

Rendez-vous raté

Indifférents à ce mouvement, les députés ont refusé de mettre un terme à ce type d'élevage. Ils ont tout juste accordé le principe de ne plus créer de nouvelles exploitations... Autre déception ressentie par tous ceux qui espèrent une bientraitance animale : le rejet de mettre des caméras dans les abattoirs. Cette proposition, faite par le député Olivier Falorni (qui fut votée favorablement en janvier 2017) a été remplacée par le libre choix des établissements. Ceux qui veulent le feront. C'est comme si on demandait à des chauffards si ils veulent que l'on dispose des radars... 67 % des Français étaient pourtant favorables à cette mesure qu’Emmanuel Macron s'était engagé à mettre en œuvre... On pourrait enchainer avec la castration à vif des porcelets (maintenue en l'état), le broyage des poussins non désirés qui se poursuivra, les lapins maintenus en cage de manière contre-nature... La France, pays des droits de l'homme, aurait pu devenir le pays du respect de l'animal. L'Assemblée Nationale en a décidé autrement. Cette reculade ne nous permet même pas d'être aligné sur les pays européens qui ont déjà décidé d'en finir avec ces pratiques féodales. Ce rendez-vous raté avec l'histoire mettra longtemps à cicatriser. En attendant, le couvercle s'est refermé sur une marmite de souffrance que des images insoutenables continueront à dénoncer dans l'indifférence du parlement. Votez pour eux !