Trois ONG, Data For Good, QuotaClimat et Science Feedback, ont épinglé plusieurs médias audiovisuels pour "désinformation climatique".
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Environnement

Des ONG épinglent des médias français pour "désinformation climatique"

Trois ONG, Data For Good, QuotaClimat et Science Feedback, ont épinglé plusieurs médias audiovisuels pour "désinformation climatique", en particulier Sud Radio, CNews et Europe 1, dans un rapport publié mercredi.

"Les énergies renouvelables sont inefficaces", "réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France n'a aucun impact sur le climat": entre janvier et août, 529 affirmations sur le climat qualifiées par ces ONG d'informations erronées ont été détectées sur 18 chaînes de télévision et de radio publiques et privées.

Si une affirmation jugée fausse a été contredite à l'antenne, elle n'est pas comptabilisée dans le rapport. "Un cas de mésinformation climatique (information inexacte sans intention malveillante démontrée, NDLR) est détecté toutes les 40 minutes de programme d'information consacré au changement climatique sur Sud Radio. C'est une fois toutes les heures pour CNews", affirme le rapport.

Sollicité par l'AFP pour réagir aux accusations, le directeur général de Sud Radio, Patrick Roger, a pointé "un manque de rigueur dans la méthodologie" du rapport, qui prend seulement en compte les programmes d'information et non la totalité des contenus. "C'est une lecture militante sans recul qui confond le débat démocratique avec la désinformation", a estimé M. Roger.

Qui sont les mauvais élèves ?

Sollicitées par l'AFP, ni CNews ni Europe 1 n'ont répondu dans l'immédiat. Le rapport affirme que dans les médias privés, 46% des cas de "mésinformation climatique" sont prononcés par des journalistes ou des chroniqueurs.

Dans les médias publics, 92% des cas proviennent des invités, incluant les personnalités politiques. La chaîne de télévision privée M6 et la radio publique RFI sont les seuls médias où aucun cas de "mésinformation" par heure d'information sur le changement climatique n'a été relevé.

"Les chaînes de télévision généralistes (TF1, M6, France 2, France 3) ainsi que l'audiovisuel public (France Télévisions, Radio France, RFI) constituent les remparts les plus actifs contre la désinformation climatique", affirment ces ONG spécialisées dans l'analyse du traitement médiatique des enjeux écologiques.

Selon le rapport, la désinformation se concentre "sur des moments politiques et géopolitiques", comme la prise de mandat du président américain Donald Trump, les débats sur les zones à faible émission, la canicule et les deux phases politiques sur la programmation pluriannuelle sur l'énergie.

"La bonne nouvelle, c'est donc que l'on peut prédire les prochains pics de désinformation et former les journalistes en conséquence", juge Eva Morel, secrétaire générale de QuotaClimat, en citant la COP30 (du 10 au 21 novembre au Brésil).

Avec AFP.