La mise en décharge des déchets français a très fortement reculé ces dernières années.
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Environnement

Déchets: la mise en décharge en forte baisse, selon la ministre de l'Ecologie

La mise en décharge des déchets français a très fortement reculé ces dernières années, a indiqué jeudi la ministre de la Transition écologique et, selon les professionnels, la France pourrait realiser ses objectifs de baisse, qui ont longtemps semblé hors d'atteinte.

De plus en plus de déchets sont soit incinérés pour produire de l'énergie, soit recyclés. "Grâce à votre action, nous avons fait baisser la mise en décharge: en 2023, 14 millions de tonnes de déchets ont été mis en décharge, c'est 30% de moins qu'en 2010", a déclaré Agnès Pannier-Runacher devant les professionnels, lors des assises nationales des déchets organisées à Nantes.

Pour la ministre, "c'est le fruit du développement du recyclable, c'est le fruit du développement de la filière CSR (combustibles solides de récupération, utilisés pour alimenter les chaudières industrielles, à la place du charbon ou du gaz, plus émetteurs de CO2), mais également du développement des filières de réemploi".

Elle a toutefois souligné qu'il fallait "absolument continuer dans cette voie pour atteindre -50% le plus rapidement possible", comptant pour cela sur la mise en œuvre "des fonds réemploi et réparation pour les textiles et les équipements électriques et électroniques".

Un objectif qui a longtemps semblé hors de portée

Cet objectif de 50% de réduction des déchets mis en décharge en 2025 par rapport à 2010 avait été fixé par la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), votée en 2015 lors du quinquennat de François Hollande.

S'il a longtemps semblé hors de portée, il pourrait bien être atteint sous peu, à en croire Antoine Bousseau, président de la Fédération nationale des activités de la dépollution et de l'environnement (Fnade), qui compte 252 entreprises adhérentes. "-50% en 2025, on va le faire", a-t-il déclaré à l'AFP dans les couloirs des assises des déchets.

Si le nombre de déchets produits annuellement baisse un peu, les chiffres dévoilés par Mme Pannier-Runacher traduisent surtout le fait que "ces déchets vont de moins en moins en décharge": d'"un tiers en 2010, là, on va être à 15%-16% en 2025", a-t-il assuré.

"La fiscalité de l'enfouissement a beaucoup monté", atteignant "un niveau de prix tel qu'enfin, ça valait le coup de recycler", a indiqué M. Bousseau. Selon lui, la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) pour les déchets, qui était il y a quelques années de cinq euros la tonne de déchets déposés en décharge, s'élève désormais à 65 euros.

Avec AFP.