Ban Ki-moon, ex-secrétaire général de l'ONU, co-dirige la commission internationale aux côtés de Bill Gates, fondateur de Microsoft et Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque mondiale.
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Environnement

Commission globale sur l'adaptation: "Remettre à plus tard et payer, ou planifier et prospérer"

Le monde doit accélérer sa préparation aux conséquences "inévitables" du changement climatique, adaptation qui présente en outre des opportunités économiques, a plaidé mardi 9 septembre une commission internationale co-dirigée par l'ex-secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

"S'adapter maintenant", c'est ce que plaide l'étude de la Commission globale sur l'adaptation, créée en 2018 à l'initiative des Pays-Bas, rejoints par 19 autres pays. "Nous sommes la dernière génération qui peut changer le cours du changement climatique, et la première qui doit vivre avec ses conséquences", a déclaré Ban Ki-moon lors de la présentation du rapport à Pékin. "Remettre à plus tard et payer, ou planifier et prospérer", a résumé l'ex-secrétaire général de l'ONU quant au choix qui s'impose à l'humanité, reprenant le slogan de la commission.

Des actions "prometteuses" mais "insuffisantes"

Celle-ci est co-présidée par Bill Gates, fondateur de Microsoft et militant pour le climat, et Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque mondiale et pressentie pour devenir patronne du Fonds monétaire international (FMI). Le rapport liste cinq domaines - systèmes d'alerte avancés, adaptation des infrastructures, améliorations agricoles, protection des mangroves, protection des ressources en eau - dans lesquels des investissements de 1 800 milliards de dollars pourraient générer "des bénéfices nets de 7 100 milliards".

"Les actions pour ralentir le changement climatique sont prometteuses, mais insuffisantes. Nous devons investir dans un effort massif pour nous adapter à des conditions désormais inévitables : hausse des températures, montée des océans, tempêtes plus fortes, pluviométrie plus imprévisible", résume le texte. Selon le rapport, sans adaptation les rendements agricoles pourraient chuter jusqu'à 30 % d'ici 2050, affectant principalement les petits fermiers.

Dépasser le "sentiment d'inévitabilité et d'impuissance"

Le nombre de personnes manquant d'eau au moins un mois dans l'année pourrait passer de 3,6 milliards aujourd'hui à plus de 5 milliards en 2050, la montée du niveau des eaux coûter 1 000 milliards de dollars par an, et plus de 100 millions de personnes plonger sous le seuil de pauvreté dans les pays en développement d'ici 2030. "Une adaptation bien menée peut apporter une meilleure croissance et du développement" avec un "triple dividende" fait de pertes évitées, de retombées économiques (risques réduits, meilleure productivité, innovation) et bénéfices sociaux et environnementaux, estime le rapport.

Le ministre chinois de l'Environnement, Li Ganjie, dont le pays est le plus gros émetteur mondial de CO2, a décrit mardi à Pékin les mesures d'adaptation comme "une exigence indispensable au développement durable de la Chine". Evoquant, en marge de la présentation, le récent ouragan Dorian, qui a notamment dévasté les Bahamas, Ban Ki-moon a relevé lors d'une conférence téléphonique que la multiplication de tels phénomènes pouvait donner "un sentiment d'inévitabilité et d'impuissance". Mais "ce n'est tout simplement pas vrai" et renforcer l'adaptation "a du sens économiquement parlant", peut "sauver des vies (...) et bâtir un avenir meilleur".

"L'adaptation n'est pas une alternative aux efforts redoublés contre le changement climatique, mais un complément essentiel", plaide le rapport, arguant que l'inaction expose le monde à "un énorme bilan économique et humain".

Avec AFP

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