L'installation de ruches participe à la préservation de la biodiversité.
PollyDot/Pixabay
Environnement

Où, quand, et comment installer une ruche chez soi ?

Pour participer à la sauvegarde des abeilles, ou encore produire son propre miel, il est possible d'installer des ruches chez soi. Pour cela, il convient de respecter quelques bonnes pratiques. Tour d'horizon avec Michaël Preteseille, un apiculteur qui pratique notamment l'élevage biologique au rucher de la Dame Blanche, à Civray-de-Touraine (Indre-et-Loire). 

Avec les conseils éclairés d'un apiculteur, il est possible d'accueillir des abeilles chez soi afin de participer au repeuplement de cette espèce menacée. Pour rappel, les abeilles sont primordiales à l’alimentation humaine. D’après l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), 75% de la production mondiale de nourriture dépend de ces insectes pollinisateurs, aujourd'hui en voie de disparition. En cause notamment : l'appauvrissement de leurs sources d’alimentation, l'utilisation de pesticides et l’apparition d’agents pathogènes (parasites, champignons, virus). Pour participer à la préservation des abeilles, certains particuliers décident d'installer des ruches chez eux.

Plusieurs règles sont toutefois à respecter, comme le rappelle Michaël Preteseille, un apiculteur qui travaille à l’installation de ruches dans les domaines et châteaux de Touraine ainsi que dans les entreprises et les écoles. Il pratique également l'élevage biologique au rucher de la Dame Blanche, à Civray-de-Touraine (Indre-et-Loire).

 

Prévoir l'arrivée des abeilles 

Pour préparer l’arrivée des abeilles, quelques mises au point administratives sont nécessaires. Il faut d’abord déclarer sa ruche sur le site du gouvernement qui fournira un numéro d’apiculteur. La réglementation concernant l’emplacement des ruches varie selon la situation géographique. Chaque département a son arrêté préfectoral définissant les règles de distanciation avec les habitations. 

Il est important de se renseigner auprès d’un apiculteur. Certains d’entre eux proposent des stages et des formations. La Société Centrale d’Apiculture répertorie les ruchers de Paris et leurs initiatives pédagogiques. En région, il faudra s'adresser aux apiculteurs locaux. 

Un rucher représente un investissement. Il faut prévoir un budget d'environ 400 euros. Une ruche "Dadant", traditionnellement utilisée par les particuliers, coûte entre 150 et 200 euros avec son essaim. Il en va de même pour le matériel (gants, voile, cadres).

Bien choisir l'emplacement des ruches

"L’installation des ruches doit être réfléchie", affirme l'apiculteur Michaël Preteseille. Que ce soit en ville ou à la campagne, il faut faire attention à la biodiversité d’un lieu avant d’y installer des ruches. Vont-elles avoir une source d’eau et une alimentation variée à proximité ? Les abeilles ont également besoin de diversité dans leur environnement. "Les monocultures ne répondent pas aux besoins des pollinisateurs", détaille l'apiculteur. La présence de certains arbres, bénéfiques à la production de miel, est recommandée comme le tilleul et le noisetier.

Attention, une fois installées les ruches ne doivent pas être déplacées, ne serait-ce que de quelques mètres : “Les abeilles se repèrent dans l’espace grâce au champ magnétique terrestre et au soleil, le moindre déplacement les perturberait", précise Michaël Preteseille.

Respecter un calendrier 

Les ruches ne doivent pas être installées entre le 15 octobre et le 15 mars car la saison est trop froide. Le début du mois de mai est idéal et permet une première récolte du miel entre juin et juillet. En hiver, la ruche doit être couverte. L’abeille résiste à toutes sortes de températures mais ne supporte pas l’humidité et les vents forts. Il faut régulièrement veiller à la présence de miel dans la ruche pour que les abeilles puissent se nourrir. 

En plus de participer à la préservation des abeilles, posséder des ruches permet de produire son propre miel et de s'assurer, avec l'aide d'un professionnel, de la qualité de ce dernier. Lorsque cela est possible, les abeilles fabriquent leur propre nourriture : le nectar. Pour le miel industriel, elles sont parfois nourries au sirop sucré contenant des produits chimiques. Un petit rucher (environ 3 ruches) peut produire entre 15 et 20 kilos de miel par an. 

VIDEO SUR LE MÊME THEME 

 

Vous avez apprécié cette information ? Abonnez-vous à notre newsletter en cliquant ici ! 

Pour aller plus loin et agir à votre échelle, découvrez notre guide Idées Pratiques #9 : Comment vivre presque sans plastique ?

Au sommaire : état des lieux de la place du plastique dans nos vies, conséquences sur l'Homme et l'environnement, solutions pour s'en débarrasser... 68 pages de solutions pour passer à l'action.