Les abeilles sont menacées par l'activité humaine
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edito

Il faut sauver les abeilles

Elles sont en train de devenir le symbole d'une biodiversité plus que jamais mise à mal. L'abeille est en voie de disparition et ce n'est pas une bonne nouvelle. Cet insecte fait partie des pollinisateurs les plus efficaces, ce qui en fait un symbole des limites de l'activité humaine et de ses dérives. En réaction, les citoyens et les politiques peuvent agir, mais il y a urgence.

C'est un peu le pot de terre (ou de miel) contre le pot de fer. D'un côté, l'abeille, butineuse aguerrie qui participe activement au système de reproduction végétal en nous proposant, en bonus, son miel et ses bienfaits (lorsqu'il s'agit de vrai miel, par exemple, made in France). De l'autre, l'activité humaine dans ce qu'elle a de plus absurde : dérèglement climatique, utilisation massive de pesticides, pollution...

Une situation alarmante

Comme l'a rappelé récemment Allain Bougrain-Dubourg sur ID, "actuellement, le taux de mortalité des abeilles atteint en moyenne 30 % et parfois 50 à 80 % dans certains endroits. Il y a une vingtaine d'années, la France produisait plus de 30 000 tonnes de miel par an. Aujourd'hui, ce chiffre est tombé en dessous des 10 000".

Certains parlementaires ont d'ailleurs saisi l'urgence de la situation en exigeant une application stricte de l'interdiction des néocotinoïdes à partir de cet automne, mais aussi, une meilleure traçabilité du miel. Une intervention qui arrive dans un contexte où le déclin de la biodiversité est plus que jamais d'actualité avec, entre autres, la publication de l'IPBES (plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) à l'occasion de sa dernière session plénière : "la biodiversité poursuit son dangereux déclin", ce qui constitue "un risque pour le bien-être des populations". Avis donc à ceux pour qui la cause "nature" est l'affaire des "écolos", il en va aussi de notre espèce !

Des solutions à l'échelle de chacun

Si la mobilisation de parlementaires pour les abeilles est bienvenue, il devrait en être de même pour tous les sujets liés à la biodiversité dans le cadre d'un grand consensus national dont nous sommes bien loin. A l'échelle des citoyens aussi, nous pouvons agir en nous rappelant chaque fois que consommer c'est voter. Acheter une alimentation locale, de saison et issue de l'agriculture biologique est un levier parmi tant d'autres. Il faut choisir sans délai la bonne option : se comporter en prédateurs économiques, ou en une espèce civilisée capable de (re) prendre en mains son destin et celui de son environnement, sans lequel elle ne survivra pas.