Les abeilles face à un déclin inexorable ?
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Humeur

Sale temps pour les abeilles

Mardi dernier, une brochette de sénateurs et de députés faisaient cause commune pour venir en aide aux butineuses. Alertés par les apiculteurs, les élus ont compris que les pesticides ne pouvaient plus faire bon ménage avec les abeilles.

En cause, plus particulièrement, les néonicotinoïdes, théoriquement proscrits à partir de septembre 2018. Leur dangerosité n’est plus à mettre en doute. Dernièrement, l'EFSA (Autorité Européenne de Sécurités des Aliments) reconnaissait le risque élevé pour les abeilles domestiques et sauvages.

Seulement voilà, en politique, il faut être mielleux.

Le législateur a donc prévu des dérogations, en nombre limité, entre 2018 et 2020 et c'est là où commence l'anxiété de l'UNAF (Union Nationale de l’Apiculture Française). Elle lance un appel aux ministres afin qu'il soit mis un terme définitif à l'usage de cette chimie affectant le système nerveux des insectes, voire des oiseaux et des mammifères. Actuellement, le taux de mortalité des abeilles atteint en moyenne 30 % et parfois jusqu’à 50 à 80 % dans certains endroits. Il y a une vingtaine d’années, la France produisait plus de 30 000 tonnes de miel par an. Aujourd'hui, ce chiffre est tombé en dessous de 10 000.

Les néocotinoïdes dans le viseur

La Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité pointe clairement les néonicotinoïdes dans la responsabilité du déclin (de même, elle souligne que la pollution lumineuse affecte les insectes pollinisateurs nocturnes dont les visites décroissent de 29 % sur les sites éclairés). Reste une question non négligeable : comment se fait il que la production de miel baisse alors que la consommation se maintient ? Réponse : les Chinois (premiers producteurs mondiaux) compensent notamment avec des produits trafiqués (dilution de miel avec ajout de produits sucrants). En 2013, un gigantesque trafic de miel chinois était démantelé aux Etats-Unis. À l'époque, les douanes avaient parlé de 180 000 millions de dollars de fraude. Alors comment se préserver chez nous ? Il ne faut acheter que les pots « IGP », c'est à dire « indication géographique protégée », une sorte de Made in France . Cela dit, la sélection judicieuse des produits ne vaudra que si les abeilles survivent à leur sombre destin.

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