Le trou dans la couche d'ozone qui menaçait la Terre depuis les années 80, est en cours de résorption, confirme un rapport de l'ONU publié lundi, grâce à des accords internationaux précurseurs.
1975-84 : un "trou" au Pôle sud
Entre 1975 et 1984, des campagnes de prospection avec ballons sondes organisées par le géophysicien britannique Joseph Farman montrent une baisse graduelle et inquiétante des taux d'ozone dans la stratosphère au-dessus de la base scientifique de Halley Bay dans l'Antarctique.
Ce "trou" dans la couche d'ozone, qui se manifeste périodiquement durant le printemps austral au Pôle sud, est la preuve de ce que deux chimistes de l'université de Californie, Mario Molina et Sherwood Rowland, avaient avancé en 1974 : l'effet destructeur sur l'ozone des gaz industriels de type chlorofluorocarbones ou CFC. Ces CFC sont alors abondamment utilisés dans l'industrie du froid et les aérosols. Les deux chercheurs seront récompensés en 1995 par le Nobel de chimie pour ces recherches.
1985 : première convention à Vienne
Le 22 mars 1985, une première convention pour la protection de la couche d'ozone est signée par 28 pays dans le cadre du programme pour l'environnement de l'ONU (UNEP). Le texte vise à prévenir la destruction de la couche d'ozone par les émissions de CFC. Les Etats-Unis qui interdisent depuis 1978 l'utilisation des CFC dans les aérosols, ratifient cette convention en 1986.
1987 : Protocole de Montréal
Le 16 septembre 1987, est conclu le Protocole de Montréal pour protéger la couche d'ozone. Initialement signé par 24 pays et la Communauté économique européenne (CEE), l'accord, entré en vigueur début 1989, prévoit une réduction de 50 % en dix ans de l'utilisation des CFC et du gaz halon, autre gaz industriel dangereux pour l'ozone.
Alors qu'une étude révèle en octobre 1987 que jamais le "trou" dans la couche d'ozone n'a été aussi important au-dessus de l'Antarctique, les grandes firmes chimiques s'accordent pour mettre au point rapidement des substituts aux CFC non dangereux pour l'ozone.
1989 : un trou au dessus de l'Arctique
Début 1989, un trou dans la couche d'ozone est observé au-dessus de l'Arctique, cette fois. Le 5 mai 1989, les représentants de 80 pays réunis à Helsinki préconisent l'abandon "au plus tard d'ici 2000" de la production des CFC.
Le 30 juin 1990, la conférence de Londres réunissant une centaine de pays ouvre la voie à un accord mondial pour la préservation de la couche d'ozone avec la mise en place d'un fonds international d'aide aux pays en développement et l'adhésion de l'Inde et de la Chine au Protocole de Montréal.
1995 : interdictions
A partir de 1995, les CFC sont totalement interdits dans l'Union européenne (UE) et leurs substituts, les HCFC, y sont progressivement éliminés. Le 7 décembre, une nouvelle conférence internationale à Vienne aboutit avec difficultés à l'interdiction du bromure de méthyle (autre produit néfaste à l'ozone) en 2010 et des HCFC en 2020 dans les pays industrialisés.
2006 : trou record au Pôle sud
Le plus grand trou dans la couche d'ozone jamais observé au-dessus de l'Antarctique est relevé fin septembre 2006, selon les observations des Agences spatiales américaine (Nasa) et européenne (ESA). Le 22 septembre 2007, un accord "historique" est conclu à Montréal par 190 pays pour accélérer l'élimination des HCFC, qui sont, en plus de leurs effets sur l'ozone, de puissants gaz à effet de serre.
2016 : tendance à la résorption
Le trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique tend à se résorber, estiment en juin 2016 des scientifiques dans une étude publiée dans Science, grâce à la baisse des émissions de gaz chlorés.
Avec AFP.
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