L'activiste suédoise Greta Thunberg.
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Question de la semaine

Assemblée Nationale : l'activiste Greta Thunberg fait polémique

En ce début de semaine, la rédaction d’ID vous a demandé votre avis concernant la légitimité de Greta Thunberg à être reçue à l’Assemblée Nationale. « Gourou apocalyptique », « Prophétesse en culottes courtes », la suédoise est au cœur de tous les débats.

"Si les députés croient à l’urgence climatique, elle est l’expression d’une génération dont c’est la priorité. S’ils n’y croient pas, qu’ils arrêtent l’hypocrisie, le disent et que le débat commence. Là, il ne se passe pas grand-chose" nous indique l’un de nos lecteurs. Cette semaine, la rédaction a souhaité connaître votre avis sur la question : "Est-il, selon vous, légitime que Greta Thunberg soit reçue à l’Assemblée Nationale ?". Sur un peu plus d’une centaine de votants, la majorité d’entre vous a répondu par l’affirmative (90 %). En revanche, parmi les députés, la suédoise de 16 ans fait polémique.

Sondage

Est-il, selon vous, légitime que Greta Thunberg soit reçue à l'Assemblée nationale ?

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Une légitimité remise en cause

Entre la canicule et le CETA (accord commercial controversé entre la France et le Canada), l’Assemblée Nationale vit des moments particulièrement intenses. Et ce n’est pas la jeune Greta Thunberg qui vous dira le contraire. Invitée à l’Assemblée le mardi 23 juillet par 162 députés membres du collectif transpartisan pour le climat "Accélérons" afin de s’exprimer sur l’urgence climatique, la lauréate du prix Liberté en Normandie aura eu comme effet de diviser la classe politique. Et ce, même avant son arrivée : plusieurs députés ayant exprimé leur opposition à sa venue à l’Assemblée.

"Pauvre enfant manipulée", "enfant du déluge", certains n’hésitent pas à remettre en question la légitimité de l’adolescente écologiste qui a fait l’objet d’une pluie de critiques. De la part de partis politiques comme celui des Républicains, dont certains membres ont appelé au boycott du discours de la suédoise, ou encore celui du RN qui dénonce une "nouvelle forme de totalitarisme". La députée RN Emmanuelle Ménard ayant même indiqué qu’il était "dommage que la fessée soit interdite" et qu’"elle en mériterait une bonne". Certains membres de la majorité ont également exprimé une forme de malaise en présence de l’activiste. Ce déferlement de haine est aussi venu de la part de personnalités comme le philosophe Michel Onfray qui apparente la jeune fille à un "cyborg post-capitaliste" sur son blog. Selon le psychanalyste spécialiste des discours Roland Gori, les réactions violentes envers Greta Thunberg  seraient dues à ce qu’elle incarne : "la figure de l’enfant au discours vrai face à l’hypocrisie de l’adulte".

Soutien et ironie

Malgré les attaques, la jeune suédoise trouvera néanmoins dans le lot un peu de réconfort. "C'est la colère qui devrait nous emporter tous aujourd'hui. Ce n'est pas la boycotter qu'il faut, c'est au contraire l'acclamer et dire que nous n'en faisons pas suffisamment" indique sur Cnews Olivier Faure, premier secrétaire du Parti Socialiste. De même, la présidente de Génération Écologie, Delphine Batho, pointe une "situation tellement dramatique et même tragique que la jeunesse a davantage lu les rapports du GIEC que bien des responsables politiques". Quant à la secrétaire d’Etat Brune Poirson, elle dénonce une "surenchère climatosceptique" de la part des élus français ayant critiqué Greta Thunberg.

Cette dernière, célèbre pour son organisation de grèves à l’école depuis près d’un an, ne se laisse pas pour autant abattre par ces polémiques souhaitant remettre en cause la légitimité de son combat. La méthode choisie pour répondre à ses détracteurs ? L’ironie : "C'est presque comme si vous ne saviez pas que (ces chiffres) existent, comme si vous n'aviez pas lu le dernier rapport du Giec dont dépend l'avenir de notre civilisation". "Ou peut-être simplement que vous n'êtes pas assez matures pour dire les choses telles qu'elles sont. Même cette charge, vous nous la laissez à nous, les enfants".

Enfin, certains députés de gauche ont pointé du doigt la majorité sur le fait d’accueillir l’adolescente et de ratifier le CETA la même journée. Une contradiction selon certains de ces membres.

L’avis des lecteurs

Bien que la majorité affirme la légitimité de la jeune Greta à être reçue à l'Assemblée, l’une de nos lectrices n’a pourtant pas hésité à exprimer ses craintes : "Je ne sais pas dire pourquoi mais je ne la sens pas cette gamine, ça sent l’instrumentalisation à tout va et puis je n’aime pas son personnage" avant d’ajouter qu’elle est « à fond pour la cause » mais qu’elle n’est pas certaine que Greta Thunberg "en soit la meilleure ambassadrice". Un autre de nos lecteurs indique que tout cela est « lamentable » et pointe « les pitoyables commentaires » à son encontre comme celui-ci : "Nous n’avons pas de leçons à recevoir d’une gamine de 16 ans". Enfin, une dernière s’indigne en expliquant  qu’"elle a dit la vérité, dommage que les députés et députées ne l’aient pas écouté… On est mal barré".

Concernant l’autre réponse possible de ce sondage, 10 % d’entre vous ont répondu par la négative en considérant que Greta Thunberg n’est pas légitime.

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