Plus d’un siècle et demi après la publication du roman d’Hermann Melville, les scientifiques sont formels : détruire les baleines, c’est participer au dérèglement climatique. Explication : Une baleine stocke en moyenne 9 tonnes de CO2 dans sa biomasse, ce qui correspond à la séquestration de 33 tonnes pendant les soixante ans de sa vie (valeur basse). Par comparaison, un arbre absorbe autour de 24 kilos de CO2 par an.
La revue Plos One a conclu qu’en sombrant dans les fonds marins après leur mort, les baleines épargnaient 190 000 tonnes de carbone par an à l’atmosphère. Quant à la CBI (Commission Baleinière Internationale) elle a estimé qu’il fallait désormais prendre en compte les avantages climatiques des baleines dans les stratégies de protection. Un rapport du FMI (Fonds Monétaire International) a validé ce constat en plaçant les baleines dans les ressources économiques à prendre en compte.
"Une baleine conservée vivante vaut bien davantage que son cadavre"
Mieux, l’honorable organisme a évalué la valeur commerciale d’une baleine. Le négoce de sa viande conduit à quelques 24 000 $. Mais si l’on prend en compte la captation de carbone et les effets économiques générés par le tourisme, elle atteint la somme incroyable de 2 milliards de $. Autant dire qu’une baleine conservée vivante vaut bien davantage que son cadavre. Dans le même esprit, les loutres de mer ne déméritent pas.
Menant une étude de la Californie à l’Alaska, les chercheurs ont constaté que la présence de ces petits mammifères marins favorisait le maintien des grandes algues (laminaires) qui, elles-mêmes, captaient le CO2. En résumé, les loutres mangent les oursins qui eux-mêmes consomment les algues. En préservant les laminaires, on stocke 480 grammes de CO2 par an et par cm2 alors que ce volume tombe à 35 grammes en l’absence des loutres et des algues. Des études portant sur les conséquences économiques conduisent à des chiffres inimaginables, atteignant le milliard de dollars par an, pour la conservation de seulement la moitié des laminaires.
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