Les secteurs considérés comme les plus difficiles à décarboner, notamment la production d'acier et de ciment, ne le sont pas tant que ça au vu des technologies existantes et en cours de développement.
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Environnement

Acier, ciment... Une ONG remet en cause la difficulté à les décarboner

Les secteurs considérés comme les plus difficiles à décarboner, notamment la production d'acier et de ciment, ne le sont pas tant que ça au vu des technologies existantes et en cours de développement, a estimé dans un rapport mardi l'institut de recherche Climate Analytics.

La décarbonation du fer, de l'acier et du ciment est "non seulement possible mais tout à fait réalisable avec les technologies existantes et émergentes", a estimé Climate Analytics, remettant en question le statut d'activités "les plus difficiles à décarboner", "hard-to-abate" en anglais.

L'organisation reconnaît toute fois que "les défis techniques et liés aux processus dans ces secteurs ne sont pas négligeables" et appellent à la mise en place d'approches "globales", soutenues par "des cadres politiques solides". Les alternatives peuvent aussi être plus coûteuses à l'heure actuelle.

Des secteurs difficiles à décarboner mais cruciaux

Les secteurs qualifiés de difficiles à décarboner, outre le fer et l'acier et le ciment, sont la production d'engrais, de produits pétrochimiques, l'aviation et le transport maritime.

Ensemble, ces secteurs d'activités représentent entre un cinquième et un quart des émissions globales de gaz à effet de serre.

La production d'acier et de fer est pour sa part responsable de 7 à 8% des émissions de gaz à effet de serre, rappelle Climate Analytics. Pour réduire son empreinte, l'association, basée en Allemagne, préconise de recourir bien davantage à l'acier secondaire ou recyclé.

Un modèle rentable, mais incompatible avec le climat

Concernant le ciment, qui pèse entre 5 et 8% des émissions carbone, l'association regrette qu'il n'y ait que "peu de pression ou d'encouragement à remettre en cause un modèle d'affaires à succès mais très émetteur", et que les plans aujourd'hui retenus par le secteur s'appuient "particulièrement sur le CCUS", le captage, utilisation et stockage du carbone. Ce, "même s'il existe très peu d'exemples de déploiement concret".

En outre cette technologie "ne réduit pas les émissions aux niveaux nécessaires pour limiter le réchauffement à 1,5 degré" de plus qu'à l'ère pré-industrielle, estime l'association. Climate Analytics a enfin calculé que, sur la base des politiques actuelles, les émissions du secteur sidérurgique baisseront "seulement de 10%", et que celles du ciment "progresseront de 4%" à horizon 2050. Pour limiter le réchauffement à 1,5 degré, leurs émissions devraient être réduites de 23% en 2030 (par rapport à 2023), de 46% d'ici 2035 et de 94% d'ici 2050.

Avec AFP.