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Entreprises

Une jeune entreprise fait le pari des gourdes réutilisables pour transporter vos compotes ou vos smoothies

L'entreprise "Squiz" commercialise des gourdes écologiques réutilisables environ cinquante fois, permettant ainsi de réduire les déchets de façon considérable.

"Les Squiz réutilisables permettent aux familles de concilier encas nomades et consommation responsable", peut-on lire sur le site officiel de la firme. ID a discuté avec Elizabeth Soubelet, co-fondatrice de l'entreprise Squiz.

Pouvez-vous nous présenter l’entreprise Squiz ? 

Il s’agit d’une jeune entreprise qui intervient dans le secteur des contenants réutilisables. Nos tous premiers produits sont des gourdes réutilisables, servant par exemple à transporter des compotes. Ce produit existe sur le marché français en version jetable depuis près de 20 ans. Il s'agit de contenants pratiques, souples, faciles à transporter. Notre idée était donc d’encourager les gens à les gens à réduire leurs déchets et de les encourager à consommer du "fait-maison" en utilisant nos gourdes pour stocker des compotes, de smoothies, des repas, tout en évitant de faire un compromis en termes de praticité. J'espère que beaucoup de consommateurs commenceront par des solutions comme Squiz puis ils feront leurs courses en vrac ou rejoindront des AMAP (NDLR : des associations pour le maintien d'une agriculture paysanne). 

À quel type de consommateurs vous adressez-vous ?

Nos clients sont principalement des familles avec des jeunes enfants. Mais nous nous adressons aussi à des sportifs et parfois à des personnes en maison de retraite. Les gens peuvent acheter nos produits dans les réseaux vrac et bios mais aussi via notre site de vente en ligne, et nous sommes également présents sur des sites spécialisés comme "Maman Naturelle". Nous sommes essentiellement présents en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. Les gourdes sont fabriquées en Suisse, à partir de matériaux français, allemands et italiens. 

Pouvez-vous nous présenter la firme en quelques chiffres ? 

Depuis notre lancement jusqu’à aujourd’hui, nous avons multiplié nos ventes par huit. Aujourd’hui, notre chiffre d’affaire avoisine un million d’euros. 

Comment vous est venue cette idée ? 

Comme beaucoup d’entrepreneurs, tout est parti d’un besoin personnel. Je suis mère de cinq enfants et un jour j’ai fait le constat de la quantité de déchets que nous produisions. C’est en cherchant à réduire nos déchets que cette idée m’est venue. Puis j’ai eu beaucoup de chance lorsque j'ai voulu la concrétiser.

Pourquoi avez-vous eu de la chance ?

J’ai eu la chance de trouver des partenaires européens prêts à me suivre, car l'on parle d'objets qui sont habituellement fabriqués en Asie. C'était un challenge de réaliser ce projet en France. J’ai également eu la chance d'être accompagnée par mon mari. À l’époque où nous avons lancé l’entreprise, il avait 15 ans d’expérience de travail avec des grosses industries françaises. Il a su m'épauler sur des questions où j'étais un peu moins à l'aise.

Il est difficile de dire aux gens qu’ils peuvent vivre comme leurs arrières grands-parents et que tout se passera bien. Le train de vie que nous menons aujourd’hui nous oblige à trouver des innovations pour que cette transition s’effectue en douceur, mais de façon sérieuse. 

Votre produit est composé de plastique réutilisable mais non-recyclable. Avez-vous prévu d’optimiser le matériau utilisé pour la fabrication ? 

Oui, bien sûr. Le matériau que nous utilisons est la meilleure option qui s’offre à nous aujourd’hui : il s’agit d’un plastique alimentaire, inerte en termes de transfert de molécules. Mais nous menons aussi des recherches dans l’objectif de se tourner vers des matériaux plus vertueux encore. 

Pensez-vous que l’innovation est une clef indispensable à la transition ?

Je le crois. Il est difficile de dire aux gens qu’ils peuvent vivre comme leurs arrières grands-parents et que tout se passera bien. Le train de vie que nous menons aujourd’hui nous oblige à trouver des innovations pour que cette transition s’effectue en douceur, mais de façon sérieuse. 

Étiez-vous engagée avant cela ? 

Mon mari et moi avons habité en Turquie durant cinq ans. C’est là-bas que j’ai découvert le danger que représentait l'envie d’avoir un mode de consommation "à l’européenne" sans disposer des infrastructures adaptées pour la gestion des déchets. C’est ce que à quoi l'on assiste en Asie du Sud-Est par exemple, où des tonnes de plastique se déversent dans l’océan. C’est en voyant cela que j’ai commencé à me poser des questions : mais où vont tous mes déchets ? C'est là que j'ai compris que les gens doivent commencer à se sentir responsables des produits qu’ils achètent, et ce jusqu’à leur fin de vie. 

Comment envisagez-vous l'avenir ? 

Je suis mère de cinq enfants : je dois être optimiste. Il y a des livres pour nous orienter vers de nouvelles démarches, dans le secteur de l’économie par exemple je citerais Drawdown ou Doughnut Economics. Les réflexions y sont très innovantes, simples à comprendre, mais pertinentes. La lecture­­ de Drawdown nous fait par exemple prendre conscience que la meilleure chose que l’on puisse faire pour l’environnement est de proposer plus d’opportunités aux femmes. Il ne faut pas croire que pour sauver l’environnement, il suffit de supprimer telle ou telle chose. C’est à la fois plus complexe et plus simple : il faut avant tout créer un équilibre entre les gens pour que tout le monde se porte mieux. 

Voici la chronique du Social Lab sur France Inter :