Ces 10 et 11 février se déroule au Grand Palais à Paris le Sommet pour l’action sur l’IA. Cette rencontre internationale rassemble près d’une centaine de pays et plus d’un millier d’acteurs du secteur privé et de la société civile. Elle s’inscrit dans le cadre de la Semaine pour l’action sur l’IA.
L’objectif : se questionner collectivement sur les points suivants : "Comment développer massivement les technologies et les usages de l’IA dans l’ensemble des pays du monde ?" ; "Comment réussir le virage de l’IA en ne laissant personne de côté et en préservant nos libertés ?" ; "Comment faire en sorte que les usages de l’IA correspondent à nos valeurs humanistes et que cette technologie puisse être mise au service du collectif et de l’intérêt général ?".
Un rapport du Comité interministériel de l’IA publié le 6 février 2025 et baptisé "Faire de la France une puissance de l’IA" note que la France est le foyer de R&D ou le centre de décision de plusieurs acteurs mondiaux de l’IA comme Mistral AI (valorisée à 6 Md€), Hugging Face (4,3Md€), ou encore Dataiku (3,5 Md€). Rappelons que depuis 2018, l’Hexagone met en œuvre une stratégie pour intégrer au mieux l’IA.
La France a d’ailleurs obtenu en 2024 la cinquième place au Global AI Index, un classement mondial qui mesure la capacité et la préparation des pays à développer, adopter et innover en matière d’IA. Aussi, depuis 2018, plus de 2,5 milliards d’euros ont été investis pour transformer l’écosystème. "Ces financements ont permis de créer des infrastructures comme le supercalculateur Jean Zay et de doubler le nombre de start-ups en IA depuis 2021", précise le ministère de l’Économie et des Finances.
L’écosystème en France
À quoi ressemble concrètement l’écosystème français en la matière ? Le rapport du Comité interministériel de l’IA nous apprend notamment que :
- La France a doublé son nombre de startups en IA depuis 2021 avec plus de 1 000 startups sur l’IA. Ces startups ont levé 1,9 Md€ sur l’année 2024 ; 50 % de ces startups sont déjà rentables ou envisagent de l’être dans les trois ans ;
- 16 licornes françaises ont une proposition de valeur liée à l’IA ;
- De grandes entreprises françaises ont pris le virage de l’IA : par exemple, Thales s’est réorganisée autour de son initiative Cortex tandis que CMA-CGM, Iliad et Schmidt Futures ont co-fondé le laboratoire privé Kyutai ;
- La France est la 1ère destination d’Europe pour les projets d’investissements étrangers en IA depuis plus de 5 ans d’après le baromètre EY ;
- La France est le 1er hébergeur des centres de recherche et de décision en IA des leaders mondiaux du numérique : Alphabet (Google), Meta et Open AI mais également Cisco, Criteo, DeepMind, Fujitsu, HPE, IBM, Intel, Microsoft, Samsung, SAP, Uber ;
- La France compte plus de 4 000 chercheurs en IA dans ses organismes de recherche, regroupés au sein de 9 Clusters d’excellence et dans nos grands laboratoires ;
Pour aller plus loin : IA : Mistral va construire son premier centre de données en France
- Chaque année, plus de 40 000 étudiants et professionnels sont formés à l’IA, avec un objectif de 100 000 formés par an.
Entre autres étapes à venir, le ministère de l’Économie et des Finances souligne qu’en 2025, "les infrastructures vont être renforcées avec des supercalculateurs encore plus puissants, tels qu’Alice Recoque", et que "les talents émergents seront soutenus avec de nouvelles chaires universitaires et des clusters dédiés".
Bon à savoir :
Le ministère précise qu'Alice Recoque "est un projet français dont le but est de développer une infrastructure technologique de pointe dans le cadre du plan France 2030. Il sera conçu pour effectuer des calculs extrêmement complexes et volumineux, essentiels pour le développement de technologies avancées, telles que l’IA, la simulation scientifique, et l’analyse massive de données. Son nom rend hommage à Alice Recoque, pionnière de l’informatique française et créatrice des mini-ordinateurs Bull dans les années 1960".
Quid de l’éthique et de la durabilité ?
Rappelons que le ministère de la Transition écologique a lancé une feuille de route en 2023 sur l'IA afin "d'améliorer son utilisation interne et développer des cas d'usages pour atténuer les effets du dérèglement climatique et s’adapter à ce dernier".