L’usine baptisée Orca, en référence au mot islandais "orka" signifiant "énergie", peut retirer par an 4000 tonnes de CO2 de l'atmosphère, une contribution encore symbolique pour ce site pilote afin de combattre le changement climatique. La quantité de CO2 capté sur une année correspond aux émissions d'environ 1,75 million de litres d'essence, soit la consommation de près de 870 voitures selon l’Agence américaine de protection de l’environnement. L'installation, située près de la centrale géothermique de Hellisheidi près de la capitale islandaise, consiste en quatre unités composées chacune de deux caissons métalliques, d’une apparence similaire aux conteneurs utilisés pour le transport maritime.
La technique se distingue de la méthode habituelle de captage du carbone, qui se fait en général à la sortie des cheminées d'usines fortement émettrices, mais pas dans l'air où la concentration de CO2 est faible. Douze ventilateurs équipés de filtres, dont l'énergie est fournie par la centrale d'électricité renouvelable voisine, aspirent l’air pour en isoler le gaz carbonique. Grâce à l’association avec Carbfix, un projet islandais de stockage du carbone, le CO2 est ensuite mélangé à l’eau de la centrale avant d’être injecté à 1000 mètres de profondeur dans le basalte où il se pétrifie pour l’éternité. Cette technique reproduit en accéléré - deux ans seulement - un processus naturel appelé la minéralisation qui peut prendre plusieurs milliers d’années. Une réaction chimique du gaz avec le calcium, le magnésium et le fer contenus dans le basalte permet au CO2 de s’insérer dans la roche brune et poreuse sous la forme de cristaux blancs calcaires.
La capture et le stockage du CO2 dans le sous-sol terrestre sont encouragés par le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) pour contenir l’élévation des températures moyennes de 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Mais les critiques pointent leur coût très élevé, leur efficacité contestée et soulignent que des décennies pourraient être nécessaires pour opérer à grande échelle.
Climeworks disposait jusqu’ici d’une petite unité pilote de 50 tonnes qui avait été installée en 2017. Le projet est amené à se développer pour offrir de plus grandes capacités dans les années à venir.
Avec AFP.
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