©Edouard Richard/Hans Lucas/AFP
Entreprises

Face aux pénuries, les entreprises devront relocaliser leurs achats

Face aux pénuries, près d'une entreprise sur deux (47 %) va relocaliser en 2022 une partie de ses approvisionnements, principalement vers l'Europe et la France, selon une étude publiée mardi par le cabinet AgileBuyer et le Conseil national des achats.

Les problèmes d'approvisionnement vont concerner 68 % des sociétés en 2022, selon cette enquête réalisée auprès de 893 directeurs des achats entre le 16 novembre et le 2 décembre 2021. Et pour 65 % d'entre eux, ces difficultés auront "un fort impact sur les marges de l'entreprise".

Les pénuries frappent particulièrement l'agroalimentaire et l'hôtellerie-restauration, à 82 %, et presque autant l'industrie automobile (78 %), la métallurgie (75 %) ainsi que la mode et le luxe (74 %). Mais tous les secteurs sont concernés et seuls deux n'ont qu'une minorité d'entreprises signalant ces difficultés, la finance à 42 % et l'informatique/télécoms à 38 %.

Explosion du prix du transport, productions tendues...

"L'envie de relocaliser ne vient pas d'une espèce de patriotisme économique mais de raisons super-concrètes. D'abord le prix du transport a explosé, d'autre part les capacités de production sont tendues et trouver des fournisseurs plus proches répond à l'enjeu d'être fourni", a expliqué à l'AFP Olivier Wajnsztok, directeur associé d'AgileBuyer. Aussi plus de quatre entreprises sur cinq (82 %) vont-elles mettre en place "des actions de sécurisation des approvisionnements en 2022", contre un peu moins de trois sur quatre (74 %) il y un an, selon l'étude.

Bonne nouvelle, plus de neuf directeurs des achats sur dix considèrent que les pénuries qu'ils subissent sont "conjoncturelles" et seulement 9 % qu'elles sont "structurelles".

Mais pour l'heure, le rapport de force entre donneurs d'ordre et fournisseurs, par le passé souvent favorable aux premiers, s'est inversé et 82 % des directions d'achat considèrent avoir des relations "déséquilibrées et/ou défavorables avec certains fournisseurs". L'an dernier, elles n'étaient que 39 % dans ce cas. Pour les donneurs d'ordre, les relations sont le plus défavorables lorsqu'ils achètent des matières premières, des métaux, des produits électroniques ou font appel à des services de transport. En conséquence, "l'objectif de réduction des coûts n'a jamais été aussi bas" pour les directions des achats, qui ne sont que 55 % à poursuivre un tel but en 2022, contre 77 % l'an dernier. Car constate M. Wajnsztok, actuellement "on ne peut pas réduire" les prix.

Avec AFP. 

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