Protéger les océans en récoltant des mégots jetés dans les espaces publics, tel est le credo de l’association Hebdo Ecolo. Elle a lancé son opération de nettoyage en juillet 2020 avec l'aide de 250 bénévoles qui ont permis de protéger jusqu'à 102,5 millions de litres d'eau grâce au ramassage de 205 000 mégots en seulement cinq mois. La collecte a été principalement réalisée dans huit villes : Paris, Lyon, Saint-Malo, Rennes, Bordeaux, Tours et à Cologne en Allemagne.
Créée en mai 2020, Hebdo Ecolo s’est donné pour mission de lutter contre la pollution marine engendrée par les déchets de cigarette. "60 % des mégots jetés en ville finissent en mer et 500 litres d’eau sont pollués par un seul déchet", souligne le fondateur de l’association Mathieu Plot. "Il faut que les gens prennent conscience de cette pollution. Ce sont 137 000 déchets qui sont jetés par seconde. Chaque personne a l’impression qu’elle est la seule à le faire alors qu’en réalité ce sont des milliards de personnes qui font ce geste polluant", alerte-t-il. Ainsi, son action bénévole a permis de récolter entre juillet et novembre 2020, 5,13 kilomètres de mégots, soit la hauteur de la tour Eiffel et du Mont Blanc réunies. Ceux-ci sont essentiellement jetés prés des abris-bus, autour des bancs, dans les parcs nationaux et municipaux, et le long des promenades comme les Berges de Seine.
L'équivalent des déchets générés en 1,5 seconde
Toutefois, la collecte reste minime par rapport à la quantité de déchets produite. "Approximativement, nous n'avons pu 'supprimer' que l'équivalent de la quantité de mégots jetés en 1,5 seconde", commente le fondateur. L’association a cependant l’intention de renouveler l’opération en mars 2021 avec l’objectif de ramasser plus d’un million de déchets de cigarette. Celle-ci devrait se tenir en Espagne et dans le sud de la France, notamment dans les villes de Barcelone, Marseille, Toulouse et Montpellier.
Une nouvelle utilité aux mégots
Une fois ramassés par Hebdo Ecolo, les mégots sont ensuite destinés au recyclage. Pour cela, la structure a noué un partenariat avec la société bretonne MéGo qui transforme ces déchets en mobilier urbain ou encore en distributeur de gel hydroalcoolique.
Par ailleurs, l’association a l’ambition d’inclure prochainement les enfants dans cette lutte à travers des "ateliers de biodiversité" pour prendre conscience des enjeux liés à la pollution marine. Elle lance également un appel aux citoyens qui souhaiteraient la rejoindre.
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