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politique

"Ne me dites pas qu'on est foutus en 2050", lance Macron aux étudiants

"Ne me dites pas, vous, qu'on est foutus en 2050", a lancé Emmanuel Macron à des étudiants qui l'interrogeaient sur l'écologie, jeudi à l'université Jules-Verne d'Amiens où il effectue une visite de deux jours.

"On peut être lucide sur les conséquences, dire 'on n'est pas dans la trajectoire' mais pas dire 'on est foutu', (...), ça jamais", a-t-il ajouté, estimant que "le temps de l'indignation, c'était du temps du président Chirac" qui avait déclaré : "la maison brûle". "Cette mobilisation de la jeunesse pour le climat, on en a besoin" pour "la convertir en action", et qu'elle ne reste pas "une indignation et une colère ou en quelque sorte un catastrophisme", a ajouté le chef de l'Etat. Il a toutefois mis en garde contre les "tensions" que cela pouvait provoquer, citant par exemple le cas d'un agriculteur poussé à la conversion alors qu'il n'arrive pas à se payer. "Les gens deviennent fous parce que ça crée de la violence, ce que vous voyez parfois dans nos campagnes", et "cela crée des tas de tensions partout", a-t-il averti.

"Les aider à changer"

C'est pourquoi il faut "convaincre ceux qui ont des pratiques qui ne marchent plus du tout" et "les aider à changer", a-t-il ajouté, citant les pesticides, la mobilité, les entreprises "pour qu'elles polluent moins"... Et dans le cas des citoyens favoriser "le transport doux en ville" ou "aller vers des véhicules qui polluent moins". "Il faut le faire au bon rythme, en accompagnant et donc en ayant aussi une politique sociale", a-t-il ajouté, en reconnaissant : "c'est l'erreur que j'ai faite il y a un peu plus d'un an" en disant "on y va à fond pour changer, on fait notre taxe carbone, on essaie de pousser les choses". Mais "je n'avais pas assez vu que ça mettait des gens en situation de grande difficulté financière, parce qu'ils n'avaient pas le choix", a-t-il ajouté, en allusion à la taxe carbone qui avait déclenché la colère des "gilets jaunes".

"On est dans le camp du concret, de l'action" et "si on veut vraiment que ça bouge après, très vite, il faut qu'on remobilise au niveau européen", a enfin estimé M. Macron, en plaidant pour "mettre une taxe carbone aux frontières et commencer enfin le vrai combat biodiversité en Europe".

Avec AFP.

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