Les jeunes venus de toute la France (métropole et Outre-Mer), membres du Conseil national de la vie lycéenne (CNVL, qui rassemble des lycéens élus par leurs pairs), ont ordonné et synthétisé les idées évoquées lors des débats organisés dans les établissements le 22 mars, jour de la grève scolaire pour le climat.
"Les ministres voulaient rattraper le temps perdu. Il y a de la bonne volonté mais maintenant on veut des résultats", a déclaré à l'AFP Ahmed Bouhal, lycéen de l'académie de Versailles, qui participait à la réunion au ministère de l'Éducation, avec le ministre Jean-Michel Blanquer, le secrétaire d'État chargé de la Jeunesse Gabriel Attal et les secrétaires d'État auprès du ministère de la Transition écologique Brune Poirson et Emmanuelle Wargon.
Beaucoup d'idées sur la cantine : moins de viande, des repas végétariens une à deux fois par semaine, et de la viande blanche à la place de la viande rouge (dont la production nécessite plus de ressources), possibilité de se servir ou d'avoir des portions selon la demande du jeune pour éviter le gaspillage, circuits courts privilégiés pour l'approvisionnement des denrées, signalétique pour indiquer la provenance (locale ou pas).
Le bâti scolaire a également été longuement abordé. Les lycéens réclament des bâtiments "écologiques". Le label E3D (Écoles en démarche de développement durable) récompense les établissements, pas forcément récents, dont le bâti veille au respect de l'environnement et qui encouragent les élèves à s'impliquer dans ces questions. Jean-Michel Blanquer s'est engagé à étendre ce label.
Autres propositions : organiser des "clean-walk" (marches avec ramassages de déchets) avec élèves et professeurs, installation de récupérateurs d'eau pour arroser des potagers, et surtout, création d'une plateforme numérique pour centraliser les idées des lycéens, et les moyens de les mettre en oeuvre.
La lutte contre le réchauffement climatique passe aussi par les cours en classe. L'enseignement moral et civique (EMC), qui traite de ces questions, est souvent réduit à la portion congrue car les professeurs d'histoire et géographie doivent boucler le programme dans ces deux matières, passées au bac, ont regretté des lycéens.
Ces questions, capitales pour la jeune génération, devraient infuser toutes les disciplines, ont-ils encore suggéré.
"On a voulu partir du réel pour que ce soit réalisable dans tous les établissements scolaires de France", a indiqué Sacha Barros, lycéenne de l'académie d'Aix-Marseille.
Avec AFP.