Le chef de l'Etat s'engage sur le chemin du référendum pour tenter de sauver la Convention citoyenne.
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La Convention climat vue par des "citoyens"

Comment les membres de la Convention citoyenne pour le climat ont-il vécu cette expérience inédite ? L'AFP a interrogé plusieurs d'entre eux, sur ce processus de démocratie participative et ce qu'il avait changé pour eux.

Nicolas Ameglio, 18 ans. Lycéen lors de son tirage au sort, il était un des benjamins de la CCC. Il est désormais en première année en IUT à Nice.

"Au début je me suis demandé si la Convention n'était pas un peu marketing, poudre aux yeux. Mais je me suis dit : 'une chance comme ça, je dois la saisir'. Quand on a remis nos propositions je me suis dit 'super, on a tenu parole'. Et puis après, on s'est dit 'il y a un truc qui ne va pas'. Je ne jette pas la pierre, c'est certain que nos propositions sont un peu radicales, mais on n'a fait que respecter la commande. On a gagné sur le côté démocratique, mais je suis extrêmement déçu.

L'écologie j'en avais rien à faire. Ça a énormément impacté mes études, j'ai failli louper mon Bac."

J'avais 17 ans, je commençais ma terminale, l'écologie j'en avais rien à faire. Ça a énormément impacté mes études, j'ai failli louper mon Bac. Mais ça a changé beaucoup de choses, ça m'a donné plus confiance en moi. Débattre avec des gens dans un hémicycle c'est quelque chose. Je m'en souviendrai toute ma vie et j'en suis extrêmement fier".

Demander l'avis de citoyens sur le climat, en tenir vaguement compte et se satisfaire de ça, c'est décevant."

William Aucant, 34 ans, architecte-urbaniste, vit à Nantes et a rejoint un collectif en vue des élections régionales.

"Cette Convention devait être une grande victoire pour le climat, faire de la France un exemple international. Le début du chemin a été fait mais il ne va pas assez loin. Demander l'avis de citoyens sur le climat, en tenir vaguement compte et se satisfaire de ça, c'est décevant.

J'ai rejoint l'appel 'pour une région pays de la Loire écologique, démocratique et solidaire' pour accompagner au plus près les mesures qui auraient une répercussion à l'échelle locale. J'essaye aussi d'appliquer les recommandations de la CCC au quotidien. Mais je sais que même si je me transformais en super-héros, avec tous les Français, on ne réduirait les émissions de gaz à effet de serre que d'un quart."

On a posé sur la table quelque chose de sérieux et on a fait infuser ces thématiques dans le débat public. Si on n'avait pas été là, on n'aurait jamais eu une loi climat, quoi qu'on en pense."

Grégoire Fraty, 32 ans, vit en Normandie. Ce co-fondateur de l'association Les 150, regroupant la majorité des membres de la CCC, a publié un livre sur cette expérience, "Moi, citoyen".

"Au départ il y avait beaucoup d'inconnues et je ne connaissais rien au climat. Mais je me suis dit, pour une fois qu'on me demande mon avis, je vais y aller. Au final, malgré des déceptions, la Convention a réussi à transformer l'essai. On a posé sur la table quelque chose de sérieux et on a fait infuser ces thématiques dans le débat public. Si on n'avait pas été là, on n'aurait jamais eu une loi climat, quoi qu'on en pense.

Personnellement, j'en ressors comme quelqu'un d'hyper investi, qui passe son temps à s'occuper de promouvoir cette cause, je suis devenu un vorace de l'engagement. Je n'avais jamais parlé en public, ça m'a épanoui".

Clémentine M., 25 ans. Vivant à Pantin, elle travaille dans une agence de mannequins et comédiens.

"Quand j'ai été tirée au sort, j'ai d'abord pensé que c'était de la pub. Finalement j'ai regardé sur internet ce que c'était. J'étais très motivée, pleine d'espoir de participer et d'apprendre plein de trucs car l'écologie m'intéresse. J'ai suivi tout le début, ça allait très bien jusqu'à ce qu'on soit confinés. C'était très difficile pour moi de suivre à distance, j'ai pris du retard que je n'ai pas pu rattraper. Avec le Covid-19, je me concentre sur d'autres choses, j'ai un peu tiré un trait sur tout ça.

J'ai une conscience écologique plus importante. J'essaye de sensibiliser, de faire attention à ma consommation."

J'ai une conscience écologique plus importante. J'essaye de sensibiliser, de faire attention à ma consommation. J'ai l'impression que ça a créé une communauté, beaucoup de gens se sont révélés, ça devrait être réutilisé.

Françoise P., 74 ans, retraitée dans une grande ville du Sud-Ouest.

"Je me suis retrouvée propulsée dans cette Convention sans trop savoir où j'allais, mais en espérant faire évoluer les choses. J'étais sensibilisée au réchauffement climatique, mais ça restait très vague. Comme je ne pensais pas pouvoir faire grand chose, je suis étonnée du résultat, c'est positif. Des choses ont été supprimées : je pense que le gouvernement a eu peur des chamboulements que ça allait entrainer dans le domaine commercial, économique, de l'emploi.

Je vois que mes petits-enfants, des adolescents, ont bien compris les enjeux."

Je faisais déjà des choses sans savoir que c'était bon pour le climat : marche à pied, compost, bricolage, raccommoder des vêtements... Je fais plus attention aux produits qui viennent de loin. Je vois que mes petits-enfants, des adolescents, ont bien compris les enjeux."

Avec AFP.

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