Allain Bougrain-Dubourg, grand défenseur de la cause animale, président de la Ligue pour la protection des oiseaux.
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HUMEUR

Allain Bougrain-Dubourg : des vœux pour la nature

L'année dernière, à la même époque, je me risquais à faire des vœux en faveur des animaux et de la nature. Le constat d'aujourd'hui est désolant : malgré les belles promesses de l'exécutif, bien décidé à entendre les suppliques de la faune et de la nature, rien n'a été acté.

On continue de castrer les porcs sans anesthésie, de broyer les poussins vivants, d'exhiber les animaux sauvages dans les cirques, tandis que l'assèchement des zones humides ou l’artificialisation se poursuivent... Les déclarations d'intentions n'ont pourtant pas manqué.

Lorsqu’en mai dernier l'IPBES (équivalent du GIEC pour la biodiversité) annonçait que sur 8 millions d’espèces animales et végétales, 1 million d'entre elles étaient à l'agonie, les cœurs ont palpité. C'est promis, nous a t-on assuré, on sera au rendez-vous du Congrès Mondial de l'UICN à Marseille et à la conférence sur la biodiversité prévue en Chine.

En attendant, la France a maintenu l'odieuse chasse à la glu ou a laissé tirer des courlis cendrés alors que toute l'Europe avait baissé les armes tant l'espèce était fragile.

Face au mépris inacceptable porté à la nature, les associations de protection n’ont qu'un recours : plaider la juste cause devant les tribunaux. Et le plus souvent, elles gagnent. Ce bilan amène à conclure que les seules victoires enregistrées consistent à empêcher les défaites. Autrefois, on créait des réserves ou des parcs nationaux. De même on élevait les espèces dites "nuisibles" au statut d'espèces protégées. Les épisodes s'apparentaient à de véritables victoires pour la nature. Aujourd'hui, c'est quand on empêche la destruction d'animaux, l'assèchement d'une zone humide, l'abattage d'arbres que le bilan ressemble à une victoire.

Pas question pour autant de baisser les bras. Prenons l engagement que 2020 devienne l année de la biodiversité !