©Alban Lécuyer
To do du week-end

Photos, vidéos, sculptures : les expos à voir avant la rentrée (agenda)

Début d’année et fin de vacances, y a-t-il meilleur moment pour une expo ? Photos, vidéos ou sculptures : voici nos trois coups de cœur du week-end.

Retrouvez tous nos événements sur notre agenda participatif.

(Photo) Paysages français à la BNF

Dans les années 80, villes, littoraux, campagnes et banlieues françaises sont en pleine métamorphose. C’est le moment que choisit la DATAR (Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale) pour passer commande à des dizaines de photographes, plus ou moins connus, missionnés pour dresser un nouveau portrait de la France. Derrière l’objectif prétendument neutre, c’est pour chacun un style, une sensibilité et un regard différent posé sur leur époque. Raymond Depardon, l’Américain Lewis Baltz ou l’Italien Gabriele Basilico… Leurs milliers de clichés aujourd’hui conservés à la BNF sont le point de départ de cette exposition événement qui réunit près de 40 ans de travail collectif.

Presque déroutante par son ampleur, cette « aventure photographique » prend la forme d’une réflexion sur les mutations du pays – mais aussi d’un questionnement artistique sur le genre paysager en photographie. Albert Giordan parvient à donner un charme épuré aux grandes enseignes commerciales. L’œuvre de Tom Drahos, avec ses filtres de couleur et ses découpages anarchiques, relève presque de l’art plastique. De l’image « patrimoine », on migre vers un territoire dans lequel l’homme s’immisce peu à peu. Les bâtiments rétro-futuristes des villes nouvelles remplacent doucement les natures crues de nos terroirs. Un remarquable voyage dans le temps comme dans l’espace, dans lequel piocher à l’envi et, pourquoi pas, se faire une certaine idée de la France.

« Paysages français, une aventure photographique, 1984-2017 »
Jusqu’au 4 février 2018
Bibliothèque nationale de France
Quai François Mauriac 75 013 Paris
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(Vidéo) Ali Kazma au Jeu de Paume

On aurait a priori du mal à comprendre le point commun entre un maître horloger à Istanbul, une ex-ville soviétique à l’abandon et un jeune homme se faisant tatouer le corps intégralement. Réponse : ce sont tous des sujets d’étude de l’artiste Ali Kazma. Représentant de la Turquie à la Biennale de Venise en 2013, le Stambouliote interroge la manière dont l’homme transforme le monde, tant dans les champs économiques, politiques, industriels, que scientifique ou artistique. Même dans l’impersonnel des machines, on décèle une part d’humain.

Cette rétrospective baptisée Souterrain présente une vingtaine d’œuvres vidéo, dont deux réalisées à cette occasion. Naviguant entre les écrans géants, le spectateur est invité à mettre en relation un ensemble de thèmes a priori très différents. Toujours dans une démarche documentaire, le travail d’Ali Kazma se veut ainsi le témoin de la condition humaine, avec tout ce que cela comprend de beauté et de mystère.

« Souterrain », Ali Kazma
Jusqu’au 21 janvier 2018
Jeu de Paume
1 place de la Concorde 75008 Paris
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(Sculpture) Téthys, Théodore Fivel au MAMO

C’est plus près du ciel – sur les toits de la Cité Radieuse – que le jeune artiste Théodore Fivel nous plonge en pleine mer. Intitulée Téthys, du nom de cet océan primitif qui fut disloqué par la dérive des continents, sa première exposition personnelle au MAMO présente les pièces de sa série Alpha : des plaques de bois ciselées, recouvertes de plusieurs couches de peinture et d’éléments minéraux jusqu’à évoquer de drôles de paysages futuristes. Disposées sur les murs comme sur le sol, elles ont l’élégance, la simplicité et la puissance des mythes originels. D’un bleu invitant au voyage, oscillant entre sculpture et sculpture, l’abstraction laisse l’esprit naviguer avec poésie comme sur une planète imaginaire. Une douceur méditative bienvenue en cette rentrée.

« Téthys », Théodore Fivel
Jusqu’au 4 février 2018
MAMO, Centre d’art de la Cité Radieuse
280 boulevard Michelet 13008 Marseille
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