Ce n'est pas l'heure de se décourager. Même à la maison, les "petites actions" comptent pour lutter contre le changement climatique. Les ménages peuvent jouer un rôle majeur dans la lutte contre celui-ci, une nouvelle étude en atteste. Plusieurs chercheurs ont ainsi identifié des actions à faible émission de carbone qui pourraient réduire considérablement l’empreinte carbone mondiale.
"Notre étude montre qu'adopter des modes de vie sobres en carbone peut jouer un rôle essentiel dans l'atténuation du changement climatique, écrit l'un des auteurs, le Dr Yuli Shan de l'Université de Birmingham, dans un communiqué de l'établissement. En ciblant les ménages à fortes émissions, nous pouvons réaliser des réductions significatives de nos émissions de carbone et nous rapprocher de nos objectifs climatiques mondiaux."
Le groupe international de chercheurs révèle en effet que l'impact des changements dans les modes de consommation liés à la mobilité et aux services pourrait contribuer à réduire les émissions de 11,8 % et de 10,2 %, respectivement.
Il a identifié plus concrètement 21 actions à faible émission de carbone qui, si elles étaient adoptées par les 23,7 % des principaux émetteurs mondiaux, pourraient réduire l'empreinte carbone mondiale de 10,4 gigatonnes d'équivalent CO2, soit environ 40,1 % des émissions liées à la consommation des ménages dans les 116 pays analysés.
Voici des mesures qui pourraient être prises par les ménages afin de créer un impact maximal dans la réduction des niveaux de carbone :
-Avoir recours à des services non marchands ;
Une faible utilisation des services commerciaux (se tourner par exemple vers l'échange de services gratuits) présente un potentiel d'atténuation de 10,9 %.
-Adopter un régime végétalien sain ;
Dans la catégorie de l'alimentation, l'adoption d'un régime végétalien sain – réduisant la consommation d'aliments d'origine animale, de sucre et de produits alimentaires transformés malsains – présente un potentiel de réduction prometteur pour réduire les émissions mondiales de GES de 8,3 %, selon l'étude.
-Mettre en œuvre des normes de construction écoénergétiques ;
Cela pourrait entraîner une réduction de 6 % des émissions de carbone.
-Passer des véhicules particuliers aux transports en commun ;
Cela représente une réduction potentielle de 3, 6 %.
-Partager et faire réparer ses appareils électroménagers
Cela pourrait contribuer à une réduction de 3 % de ces émissions.
L’équipe constate que l’Amérique du Nord présente un "potentiel de réduction substantiel", tandis que certains pays d’Afrique subsaharienne – comme l’île Maurice, la Namibie et le Tchad – présentent "des possibilités d’atténuation inattendues", lit-on par ailleurs.
Les chercheurs ont analysé les données relatives aux dépenses des ménages en ciblant ceux dépassant la moyenne mondiale par habitant requise pour rester en deçà de 2 degrés Celsius, fournissant ainsi "une analyse complète du potentiel de réduction des émissions de carbone de diverses actions à faible intensité carbonique".
"Leurs conclusions soulignent l’importance d’impliquer les consommateurs dans la lutte contre le changement climatique, soulignant la nécessité de mesures équitables qui ciblent les grands émetteurs tout en soutenant ceux qui sont confrontés à des obstacles aux transitions à faible émission de carbone, comme la précarité énergétique", écrit l'Université de Birmingham.