Par cette requête, déposée le 8 novembre, Glimpact dénonce la méthode de l'"écobalyse" du gouvernement français - qui permet de calculer son "écoscore".
Son président Christophe Girardier la qualifie auprès de l'AFP d'"arbitraire sur bien des critères choisis, non fondée scientifiquement", entre autres.
Pour l'instant facultatif, l'écoscore est entré en vigueur le 1er octobre et peut être déployé par les marques de manière volontaire. Concrètement, une étiquette vient présenter le "coût environnemental" d'un vêtement: plus le score est élevé en "points d'impact", moins il est vertueux.
Le dispositif inclut les 16 critères de la méthode européenne PEF (Product Environmental Footprint), mais pour Glimpact l'écoscore impose au contraire une méthodologie "profondément différente" de celle recommandée par l'Union européenne.
Glimpact regrette que la toxicité humaine et le risque de cancer ne soient pas pris en compte. A l'inverse, la start-up trouve que l'indicateur lié à l'écotoxicité des vêtements - la dangerosité pour les écosystèmes et la biodiversité - a été renforcé de manière "arbitraire et disproportionnée" jusqu'à devenir le plus important avec celui lié à l'impact sur le changement climatique.
Une autre facteur dénoncé: la prise en compte de l'export hors UE de vêtements portés en France et de l'émission de microfibres.
Glimpact estime par ailleurs que l'écoscore oublie la durabilité physique du produit mais incorpore à l'inverse des paramètres qui "biaisent le score et nuisent à l'objectif d'information des consommateurs", à savoir le type de produit, sa masse, son prix, la taille de l'entreprise ou encore l'origine géographique.
Plus loin
Le gouvernement, qui entend lutter contre l'ultra fast-fashion et promouvoir les productions françaises et européennes, avait au contraire expliqué aller plus loin que la méthode européenne.
Glimpact, qui propose un outil aux entreprises utilisant la méthode PEF, se dit directement affecté par l'écoscore français. L'entreprise a constaté que certains de ses clients, comme la marque de lingerie Chantelle, ont décidé de ne plus afficher de score environnemental, estimant que l'arrivée de l'écoscore français était incompatible avec le cadre européen.
Cet affichage devait à l'origine être obligatoire dès 2024, mais le projet avait pris du retard. Certains professionnels du textile s'inquiétaient notamment de devoir appliquer un système que rendrait caduc une législation européenne.
Le caractère non contraignant est donc devenu la solution pour que le dispositif soit pérenne dans le cadre européen, l'Union européenne souhaitant à terme développer un affichage environnemental obligatoire.
Avec AFP.