Les stockages sont "historiquement bien remplis" avec un niveau qui atteignait le 15 janvier 80% des capacités, bien au-delà de la moyenne de 55% observée sur les six dernières années à la même époque, signale le gestionnaire dans son actualisation des "perspectives gazières" pour l'hiver publiée sur son site internet. Scrutés comme le lait sur le feu depuis l'été, ces stockages étaient "cruciaux" pour le passage de l'hiver en raison des craintes liées au tarissement du gaz russe en "pipeline" depuis le début de la guerre en Ukraine.
Ironie de la situation, le niveau des stockages est tel aujourd'hui qu'ils ont désormais besoin de "respirer", c'est-à-dire d'avoir du mouvement sortant et entrant. "Il va donc falloir les vider un peu", a résumé auprès de l'AFP Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz. Leur niveau atteint 106 TWh, soit près du quart du gaz consommé en France en 2021 (474 TWh).
Les fournisseurs de gaz qui réservent des capacités de stockage ont un niveau maximum de quantité de gaz à ne pas dépasser à une certaine date, donc il faut qu'ils prennent leurs dispositions pour les vider suffisamment.
"Les contraintes techniques des stockages français leur imposent (...) +une respiration+ pour conserver leurs performances pour les hivers à venir. Une baisse significative du niveau de remplissage est donc à prévoir dans les semaines à venir pour respecter cette contrainte", explique GRTgaz dans sa note. Les stocks pourraient alors descendre à un niveau plus proche de 60%, "c'est une baisse significative, mais qui a lieu tous les ans", selon M. Trouvé.
"Les fournisseurs de gaz qui réservent des capacités de stockage ont un niveau maximum de quantité de gaz à ne pas dépasser à une certaine date, donc il faut qu'ils prennent leurs dispositions pour les vider suffisamment", a-t-il précisé. "On peut s'attendre dans les prochaines semaines qu'ils en sortent un peu plus des stockages et qu'ils en fassent venir un peu moins", a ajouté le directeur général.
Des apports acheminés par gazoduc
En France, le gaz naturel est principalement stocké dans des nappes aquifères, une couche perméable de sous-sol imbibée d'eau. Or ce type de stockage a besoin de se vider et de se reremplir régulièrement pour maintenir de bonnes performances techniques au gaz, notamment en termes de débit.
Alors que le gaz russe représentait 17% du gaz consommé en France avant le conflit, le pays a dû recourir l'année dernière à des apports de gaz acheminés par gazoduc depuis la Norvège et en gaz naturel liquéfié (GNL), amené par bateau, pour remplir ses réserves presque jusqu'à 100% avant le 1er novembre, et participer à l'approvisionnement de l'Europe, notamment de l'Allemagne très dépendante du gaz russe. "La France accroît son rôle de point d'entrée et de transit pour alimenter l'Europe en gaz", note GRTgaz.
Forts de ces "approvisionnements soutenus", les stockages français ont été économisés à la faveur des "températures clémentes jusqu'à mi-novembre", qui ont retardé l'allumage du chauffage, et des efforts de sobriété, qui se sont traduits par une "baisse de consommation" nationale de 12,8% (en données corrigées du climat) entre le 1er août et le 15 janvier. Si bien que GRTgaz juge "très improbable" le "risque d'un déficit de gaz en volume" sur le reste de l'hiver en France, même s'il persiste un "risque résiduel sur quelques jours (..) "en cas d'une concomitance" de grand froid et de baisses des approvisionnements.
Avec AFP.
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