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Péligourmet rend les produits régionaux accessibles aux citadins

Cette plate-forme collaborative permet aux citadins d’accéder aux produits de petits producteurs régionaux à prix local grâce au co-voiturage.

Jus de pomme de Normandie, chèvre de Touraine, huîtres de Bretagne… à des prix défiant toute concurrence et venant directement du producteur. Impossible pour des Parisiens en quête d’authenticité ? C’est pourtant le défi relevé par le site Péligourmet, une plate-forme collaborative de produits locaux.

Le principe est simple : à l’occasion d’un voyage en région, des particuliers (les « Pélicabs ») proposent de ramener des produits provenant de petits producteurs locaux, et postent une annonce sur le site. Les amateurs de mets régionaux à prix doux (les « Péligourmets ») précommandent sur le site les produits de leur choix. Au retour de leur voyage, les Pélicabs déposent les commandes dans des points relais (cafés ou épiceries fines sélectionnés par le site). Tout le monde y gagne : les Pélicabs font découvrir leurs produits favoris et reçoivent une commission, les citadins accèdent à des produits régionaux à moindre coût et les producteurs écoulent plus facilement leurs stocks.

Galettes de sarrasin et vodka polonaise

C’est en 2015 que Laure Le Jossec, fondatrice de la start-up, décide de tenter l’aventure. Bretonne exilée à Paris, elle ramène régulièrement sa spécialité locale : les galettes de Pontivy au sarrasin et pommes de terre dont raffolent ses proches. Elle a alors l’idée d’élargir le concept et de créer une communauté qui partage ses envies. Péligourmet (inspiré du pélican qui ramène de la nourriture dans son bec) est créé. Au-delà de l’aspect gourmand, le projet se veut engagé. Face aux marges écrasantes de la grande distribution (30 à 50 %) et à la disparition continue des exploitants agricoles (5 000 par an en France), Laure veut agir et préserver son patrimoine.

L’ambition de cette trentenaire audacieuse : soutenir les petits producteurs et permettre à tous d’accéder à de bons produits. Elle en est convaincue : « « On peut très bien manger à Paris pour pas cher ». Depuis l’ouverture du site il y a un an, 3500 personnes ont participé à l’aventure Péligourmet, 1500 produits ont été rapportés, dont 500 sur les deux derniers mois. Les plus plébiscités : le fromage (en moyenne 30 % moins cher qu’à Paris) et le miel, plus pour des « raisons de cœur que de portefeuille » précise Laure. Mais on trouve aussi des produits plus exotiques comme du punch coco, du rhum arrangé ou de la vodka polonaise.

Communauté de gourmets

Pour trouver un producteur, il suffit de visiter le site. 600 sont déjà référencés par les Péligourmets et il est toujours possible d’en proposer d’autres. Les produits ne sont pas toujours bio, mais ils ne doivent ni être industriels ni contenir d’additifs. Les producteurs ou artisans sont rétribués au prix de vente directe, l’équipe qui gère la plateforme s’en assure.

Autour du site Internet, Péligourmet a créé une véritable communauté. Tous les mois est organisée une soirée entre membres : la Péliparty, où on s’échange les dernières trouvailles gustatives (invitation via la newsletter ou sur la page Facebook). Pour l’instant implanté à Paris et Toulouse, Péligourmet devrait s’étendre à Lyon en décembre puis à une dizaine d’autres villes d’ici un an. Sans compter une application mobile qui devrait sortir en mars 2018. Laure espère ainsi faire un pas de plus vers son rêve : « permettre à tous de manger en circuit court au quotidien ».