Le secteur de l'automobile n’est pas épargné par les stratégies d’obsolescence programmée, déplore l'association HOP.
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QUESTION DU JOUR

Les pièces détachées automobiles dans le viseur d'Halte à l'Obsolescence Programmée

L'association Halte à l'Obsolescence Programmée s'apprête à saisir les autorités de la concurrence à propos d'une enquête de Mediapart selon laquelle Renault et PSA auraient pu gonfler artificiellement les prix de leurs pièces détachées, rendant plus coûteuse et ainsi plus compliquée la réparation pour les automobilistes.   

Si Halte à l'Obsolescence Programmée (HOP) estime que le secteur de l’automobile "s’illustre par de bonnes pratiques en matière de durabilité", elle déplore néanmoins qu'il ne soit pas épargné "par les stratégies d’obsolescence programmée". Sur son site Web, l'association fait référence à une enquête de Mediapart et du réseau de médias d'investigation European Investigative Collaborations (EIC) publiée le 31 mai dernier, selon laquelle à partir de la fin des années 2000, "Renault et PSA Peugeot Citroën (auraient) opéré une hausse de 15 % des prix des pièces détachées pour lesquelles ils sont en situation de monopole".

Un logiciel aurait permis, reprend HOP, de "fixer le prix de vente en fonction de la propension à payer du client, et non pas du prix d’achat ou de construction de la pièce". Résultat de ces stratégies : il en aurait coûté 1,5 milliard d’euros aux automobilistes en dix ans. A la suite de cette enquête, l'association a décidé de saisir l'Autorité de la concurrence, la Commission européenne et le ministère de l'Economie pour "s'assurer que ces agissements ne sont pas constitutifs de pratiques anticoncurrentielles prohibées", indique Actu Environnement. Une information que nous a confirmée l'association.

Mieux informer les consommateurs

HOP estime qu'un affichage de la durabilité des produits du secteur automobile, lorsque cela est pertinent, prenant en considération "la facilité d’accès aux pièces détachées à un prix raisonnable", permettrait de mieux informer les consommateurs. Ceux-ci pourraient ainsi "s’orienter vers les équipements les plus durables".

En septembre dernier, HOP reprochait aux fabricants d'imprimantes Epson, Brother ou Canon, de programmer la durée de vie de leurs cartouches d’encre afin qu’elles soient changées alors qu’elles ne sont pas totalement vides et avait déposé plainte.  Le parquet de Nanterre a par la suite ouvert une enquête préliminaire à l’encontre d’Epson pour délit d’obsolescence programmée et tromperie.

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