Les prix du bio ne baissent pas : c’est qu’affirme dans son dossier de septembre l’Association UFC-Que Choisir : ses relevés effectués dans plus de 1 500 magasins montrent une facture pour un même panier de courses 79 % plus chère en bio qu’en conventionnel.
En janvier, le magazine de la distribution alimentaire Linéaires avait déjà passé au crible les étiquettes de 1 000 références pour comparer l’écart de prix entre les produits bio et conventionnels : selon son enquête, l’engouement pour le bio n’aurait effectivement pas eu pour effet de réduire cet écart. D’après ses résultats, un produit bio est vendu 64 % plus cher que son équivalent issu de l’agriculture conventionnelle (2016). Les prix passeraient du simple au double pour les légumes surgelés et augmenteraient de 80 % pour les charcuteries de porc. Le litre de lait bio, quant à lui, ne coûterait que 17 % plus cher le litre de lait conventionnel.
Les choux gras des grandes surfaces ?
Selon Linéaires, malgré l’augmentation des productions, ces dernières ne parviendraient pas à suivre la demande, les prix restant tendus. L’UFC-Que Choisir estime pour sa part que les coûts de production n’expliquent que la moitié du surcoût payé par les consommateurs.
D’après l’association, 46 % du surcoût proviendrait des « sur-marges réalisées sur le bio par les grandes surfaces » : l’UFC évoque des marges brutes sur les fruits et légumes deux fois plus élevées en bio qu’en conventionnel. Une « stratégie de marge » qui aboutirait à « renchérir de 135 € le panier bio annuel d’un ménage ». Elle demande à l’Observatoire de la formation des prix et des marges d’étudier la construction des prix dans les magasins de la grande distribution pour les principaux produits bio. La Fédération du commerce et de la distribution a quant à elle contesté cette étude, la qualifiant de partiale.
Spécificités propres
Quoiqu’il en soit, l’Agence BIO rappelle que la différence de prix entre produits bio et conventionnels, qui dépend du type d’aliments, est le résultat des spécificités de l’agriculture bio dont les rendements peuvent être plus faibles et qui nécessite davantage de main d’œuvre. Elle précise également que « le coût du contrôle et de la certification de l’ensemble de la filière est à la charge des opérateurs ».
*Relevés réalisés entre le 24 novembre et le 6 décembre 2016 sur les villes de Rennes, Paris et Puteaux, dans huit enseignes de grande distribution (Auchan, Carrefour, Géant Casino, Intermarché, Leclerc, Lidl, Monoprix, Super U).