Le bœuf a une empreinte carbone huit à dix fois supérieure au poulet ou aux œufs, et vingt fois plus importante que les fruits secs et légumineuses.
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La production de viande bio en net recul en 2023

La France continue de réduire sa production de viande bio face à la faiblesse de la demande depuis la crise inflationniste, rapporte jeudi un observatoire professionnel.

L'an dernier, la production de viande bio issue de bovins, porcs et ovins "a reculé pour la deuxième année consécutive", rapporte un observatoire spécialisé qui dépend de l'interprofession de la viande (hors volailles) Interbev. Le volume d'animaux labellisés abattus a reculé de 18 % sur un an.

"Cette diminution s'explique par le détournement des consommateurs vis-à-vis des produits bio dû à l'importante inflation ces dernières années, qui engendre une baisse de consommation de produits de qualité dont le bio et au manque de clarté sur les bénéfices consommateurs apportés par la filière", estime la publication.

La consommation de viandes bio en baisse de 17 %

Les animaux biologiques doivent notamment être nourris avec des aliments cultivés sans l'aide d'engrais ni pesticides de synthèse.

"Cette situation a entraîné des difficultés de valorisation des animaux en bio, impliquant des réaffectations vers le marché conventionnel [généralement moins rémunérateur, NDLR], la congélation des produits et des arrêts d'élevage", résume l'observatoire.

Jusqu'en 2019, relève la publication, les différents circuits de commercialisation (supermarchés, boucheries artisanales, restaurants, cantines...) "permettaient aux viandes bio de trouver des débouchés adaptés pour chaque espèce et chaque morceau tout au long de l'année".

Un retour en arrière pour la production de viande de porc bio

Mais depuis cette date, la consommation de viandes bio a baissé de 17 %, obligeant les producteurs à réduire l'offre.

Déjà marginale, la production de viande de porc bio a connu la plus forte diminution (-23 % d'abattages en 2023 par rapport à 2022).

"Le marché du porc bio se situe désormais à des niveaux comparables à ceux de 2017/2018, reflétant un retour en arrière."

Cela se traduit au niveau des exploitations : "Le nombre de truies biologiques certifiées a diminué de 11,6 %, et le nombre d'élevages avec truies a baissé de 7,6 %, marquant la deuxième année consécutive de déclin." La production de viande bovine bio a reculé de 18% sur un an.

"Cette baisse s'explique en partie par une contraction du cheptel total de bovins bio et des réaffectations d'animaux vers le conventionnel", estime l'observatoire, qui espère reconquérir des consommateurs grâce à une campagne de communication.

Pour aller plus loin :  "Tout savoir sur l'alimentation bio

Avec AFP.