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Gayaskin : des vêtements de sport éco-conçus transportés en bus touristiques pour moins d'impact

La marque de vêtements de sport éthique Gayaskin vise la neutralité carbone quant au transport de sa marchandise : elle utilise les soutes vides des cars de tourisme entre Porto et Paris pour relier son usine de production à son lieu de stockage.

Si vous avez déjà emprunté Ouibus, Euroline ou Flixbus, vous avez sans doute remarqué que ces cars touristiques dans lesquels on voyage pour une bouchée de pain possèdent de grandes soutes à bagages. Soutes qui restent bien souvent vides. Gayaskin s’y incruste et remplit les trous en y stockant sa marchandise, là où les voyageurs n’ont pas posé leurs bagages. La marque de vêtements de sport éthique a ainsi trouvé la parade pour limiter son empreinte carbone : "En utilisant ce service, on n’ajoute pas de pollution liée au transport puisqu’avec ou sans nous, ces trajets auraient été effectués", argumente Hélène Deparis, cofondatrice de Gayaskin

Penser à toute la chaîne de production 

La toute jeune marque a fait son entrée dans le marché de la mode éthique en décembre 2018. Elle a été pensée par deux ex-ingénieurs en aérodynamique reconvertis dans la mode sportive et écologique : Hélène Deparis et Pradeep Cojandé. "Notre première réflexion était d’essayer d’avoir vraiment la démarche la plus cohérente possible en s’intéressant à chaque étape de la chaîne de valeur du vêtement : les matières premières, les teintures, la production, les emballages, le transport... Pour notre première collection, on a tellement travaillé sur les parties matière, production, emballage, qu’on a un peu mis de côté le transport." 

Et l’entreprise a vite remédié au problème : "D’autres marques de mode nous disaient souvent : 'si ça vient de l’autre bout du monde, on favorise au moins le bateau à l’avion pour le transport', mais ça n’allait pas beaucoup plus loin que ça". Pour trouver un moyen de limiter son impact, elle s’est associée à la jeune start-up PimPamPost, qui propose ce service innovant de mutualisation des trajets grand public avec les transports de marchandises. Aussitôt dit, aussitôt fait, dès la seconde collection de la marque, les vêtements ont voyagé en soute !  

Des vêtements de sport éco-conçus 

Sur tous les fronts, Gayaskin a l’ambition de bien faire : design en pointe, conception durable et vêtement de qualité. Elle propose des leggings, des brassières et des débardeurs, et étendra bientôt son offre à des tee-shirts et des leggings trois quart (pour sa troisième collection prévue mi-juin). 

"En termes de matière, on utilise des fibres synthétiques recyclées à partir de bouteilles en plastique, de nylon ou de filets de pêche collectés dans les océans", détaille Hélène Deparis, poursuivant : "Nos fournisseurs sont tous en Europe, c’était important pour nous. On essaye aussi d’utiliser au maximum de matière recyclée pour arriver à un taux de 100 %, malheureusement ce n’est pas toujours simple. Par exemple, on mélange les tissus avec un faible pourcentage d’élasthanne, qui est incontournable pour l'élasticité des vêtements de sport." 

L’ADN Gayaskin 

"Je me suis lancée dans ce projet par passion et conviction. J’essaye de mieux consommer en général, d’abord en termes d’alimentation, de cosmétique, puis je me suis intéressée à la mode. Étant une grande sportive, je consomme beaucoup de vêtements de sport : si j’ai trouvé pas mal de choses dans la mode généraliste, j’ai été surprise du manque d’offre dans le domaine du sport. C’est pourtant dans ce type de vêtements qu’il y a le plus de matières synthétiques issues directement du pétrole, fabriquées en Chine, au Bangladesh, sans aucune traçabilité...  

J’avais trouvé quelques vêtements pour pratiquer le yoga par exemple, mais je ne me voyais pas courir un marathon dans du coton bio ou du bambou. J’avais besoin de matières très techniques, sans frottement, qui sèchent rapidement, etc. Et si possible avec un design sympa ! C’est comme pour tout : quand les gâteaux bios étaient immangeables, personne ne les achetait, maintenant que c’est aussi bien que le reste, ça a du succès. C’est aussi ça que l’on veut pour Gayaskin, attirer une clientèle qui d’abord, trouverait les matières cools, les produits jolis, puis s’intéresserait ensuite à la démarche et en ferait son vêtement préféré qu’elle garderait pendant des années. Puisque finalement, il n’y a rien de moins éco-responsable que d’acheter un truc et de le laisser au fond du placard." - Hélène Deparis, cofondatrice de Gayaskin

En Partenariat avec Gayaskin.