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IDEES PRATIQUES

Cueillette des champignons : ce qu’il faut retenir

S’il est possible de ramasser des champignons toute l’année, l’automne reste la saison idéale pour s'adonner à cette activité. Avant de partir en forêt, tour d’horizon des règles à connaître pour réussir sa cueillette, avec la mycologue Nastasia Camberoque. 

La chasse aux champignons est ouverte. Où peut-on en récolter ? Comment préparer sa sortie en forêt ? Quels outils choisir ? Comment reconnaître les espèces comestibles ? ID fait le point avec Nastasia Camberoque, mycologue et co-auteure de Champignons, publié chez Tana Editions.  

Respecter la réglementation 

Avant de partir en forêt, il est nécessaire de connaître quelques règles sur les autorisations de ramassage. Si la cueillette est interdite dans les forêts privées, elle reste autorisée dans les forêts domaniales. Les prélèvements ne doivent toutefois pas excéder 5 litres par personne et par jour, sauf s’il existe une réglementation contraire particulière au niveau local.  

D’après l’article R163-5 du Code Forestier, le prélèvement est passible d’une amende de 135 euros lorsque le volume est compris entre 5 et 10 litres. Au-delà de 10 litres, le cueilleur peut encourir une peine de trois ans d’emprisonnement et s'exposer à une amende de 45 000 euros, selon les articles 311-3 du Code pénal et L163-11 du Code forestier. 

Bien s’équiper 

La cueillette des champignons nécessite peu d’équipements, hormis un panier en osier à fond plat. “Il permettra aux champignons de ne pas s’écraser les uns contre les autres et de les laisser respirer le temps de la récolte”, note la mycologue Nastasia Camberoque. Les sacs plastiques sont à bannir car ils accélèrent le processus de pourrissement du champignon. 

Il peut être également utile de se doter d’un couteau muni d’une brosse pour nettoyer les spécimens sur place. “En saison de chasse, n’hésitez pas non plus à vous équiper d’un gilet réfléchissant afin de vous rendre visible”, rappelle la spécialiste. 

Cueillir correctement  

Pour cueillir un champignon correctement, il faut le ramasser dans son intégralité, prévient Nastasia Camberoque. “Je conseille de le cueillir délicatement plutôt que de le couper à la base du pied. Vous pouvez aussi glisser la lame de votre couteau dans la terre et la passer sous le pied du champignon pour le soulever légèrement”, indique-t-elle, avant d’ajouter : “cela permet de recueillir l’ensemble du champignon et surtout l’ensemble des critères de détermination utiles qui se trouvent parfois dans le sol (une volve, un mycélium de couleur particulière.” 

Faire vérifier ses récoltes 

En cas de doute sur la comestibilité d’une espèce, il est préférable de ne pas les ramasser. “Pour déterminer avec précision les espèces de champignons ramassés et pouvoir les cuisiner en toute sérénité, il faut impérativement se référer à une personne compétente”, recommande Nastasia Camberoque. 

Il est possible de se tourner vers les membres d’une association mycologique de son département. “Durant l’automne les adhérents se réunissent parfois plusieurs fois par semaine et des permanences de vérifications des paniers sont organisées dans certaines localités”, fait-elle savoir. 

Les pharmaciens peuvent également être de bons conseils. “Ne faites pas confiance aux personnes croisées au détour d’un bois ou à votre voisin...Ils seront probablement de bonne volonté mais pas nécessairement experts en mycologie”, alerte Nastasia Camberoque. 

Bannir les applications 

Il existe également des applications mobiles pour détecter les différentes espèces. Mais selon l’ONF (Office national des forêts) cette méthode est “très déconseillée”, car elle est à l’origine de nombreuses intoxications. “L’aspect morphologique des champignons est bien trop variable pour être évalué avec certitude sur photos. En 2021, d’après le rapport de l’ANSES, au moins trois personnes se sont intoxiquées à la suite d’une confusion avec une espèce toxique”, relève Nastasia Camberoque. Pour identifier une espèce, plusieurs critères sont à prendre en compte : l’habitat, l’odeur, le toucher. “Imaginez aussi que la même espèce de russule peut avoir, selon les récoltes, un chapeau de couleur verte, rouge ou jaune...C’est impossible à décrypter sur photo”, détaille la mycologue. 

 

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