Plus de 190 pays réunis pour la biodiversité. Du 21 octobre au 1er novembre se tiendra à Cali, en Colombie, la 16e conférence des Parties à la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB), la COP16. En plus des Etats membres de la CDB, le sommet réunira des organisations d’observateurs, des communautés autochtones, des entreprises, la société civile, des chercheurs et le grand public. Le but de ce sommet : établir la manière dont les gouvernements vont poursuivre leurs efforts en termes de protection de la biodiversité. Mais aussi discuter des enjeux de biosécurité, et du partage équitable des ressources génétiques.
Enrayer l’effondrement de la biodiversité
La COP16 fait suite à la COP15, organisée en 2022 à Montréal, à l’issue de laquelle un accord historique avait été conclu : l’accord de Kunkmig-Montréal. Ce texte établit un cadre mondial visant à stopper l’effondrement de la biodiversité et définit 23 objectifs à atteindre d’ici 2030 et au-delà, notamment la protection de 30 % des terres et 30 % des mers. Mais aussi la réduction de 90 % du taux d’extinction de toutes les espèces d’ici 2050, ou encore l’utilisation et la gestion durable de la biodiversité.
The city of Cali, with its rich biodiversity, will host #COP16Colombia to accelerate the implementation of the #KMGBF’s goals and targets.
🗓️ 21 Oct - 1 Nov 2024
It’s time we make #PeaceWithNature. 🌱
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— UN Biodiversity (@UNBiodiversity) September 18, 2024
La COP16 aura donc pour objectif de mesurer les avancées et les progrès des Etats vis-à-vis des recommandations de l’accord de Kunkmig-Montréal. Elle devra aussi mettre en place un cadre opérationnel de suivi des progrès des pays. Concrètement : fixer le calendrier des prochaines réunions, réévaluer régulièrement les objectifs et les progrès, ou encore mobiliser des ressources techniques et financières pour atteindre les objectifs.
Un partage équitable des ressources génétiques
Autre sujet majeur de la conférence : le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques. Selon une fiche technique du secrétariat de la CDB, "l’utilisation de ressources génétiques, qu’elles proviennent de plantes, d’animaux ou de micro-organismes, désigne le processus de recherche de leurs propriétés et leur utilisation pour accroître le savoir et les connaissances scientifiques, ou pour développer des produits commerciaux". Concrètement, ces ressources sont utiles pour la recherche et permettent une meilleure compréhension du monde naturel. Mais elles ont également un intérêt commercial, et peuvent servir, par exemple, à développer de nouveaux médicaments ou des produits cosmétiques.
L’enjeu du partage équitable de ces ressources est capital, les pays riches et les grandes multinationales ayant tendance à s’accaparer leurs bénéfices. Au détriment de pays où ces ressources abondent pourtant, comme la Colombie, et des populations indigènes et paysannes.
Pour aller plus loin : "Ecologie : gagner plus, dépenser moins"
Autant d’acteurs qui devront faire entendre leurs voix lors de la COP16. Au premier rang desquels la Colombie, pays hôte de l’évènement, selon la professeure à l’université Externado de Colombia Martha Isabel Gómez Lee, interrogée par le journal colombien El Tiempo. "Dans le cadre du mécanisme multilatéral qui doit être adopté lors du sommet, la Colombie doit faire contrepoids aux grandes entreprises qui voudront privatiser le séquençage numérique des ressources génétiques".